Anyway the wind blows

Highlander - Il ne peut en rester qu'un

Bah, encore un truc que je verrai un jour, mais que je m'en fous. Alors pourquoi une critique?
Parce que!
Tu veux faire un film sur Freddie Mercury, tu l'appelles Mr Bad Guy ou Living on my own et tu racontes ce que tu veux.
Tu veux faire un film sur Queen avec Freddie Mercury qui se barre du groupe, tu l'appelles I Want To Break Free et tu racontes ce que tu veux.
Tu veux faire un film sur Queen, ok, tu peux l'appeler Bohemian Rhapsody (moi j'aurais dit We Will Rock You ou I Want It All ou A Kind of Magic ou We are The Champion ou Friends will be friends ou It's a hard life ou Show must go on ) mais tu mets tout le groupe sur l'affiche, tu pipotes l'histoire de chacun, tu mets en valeur le chanteur si t'en as envie. Mais si Bohemian Rhapsody est une chanson composée par le seul Freddo, c'est clairement une composition magnifiée par l'esprit du groupe.
Même quand Freddie a fait un album solo (Mr Bad Guy dont la pochette inspire énormément l'affiche), il a fait du Queen (le meilleurs des 80's). Moi, je déteste, par dessus tout, ce star system qui pose ses lumières sur un seul individu, c'est ça qui détruit l'esprit boy scout d'un groupe.
C'est arrivé avec Bob Marley et rien ne sera jamais mieux que les Wailers originels, c'est arrivé avec les Doors, c'est arrivé avec Alice Cooper, avec les Temptations, avec Black Sabbath et j'en passe. Seul Michael de mon avatar a fait un peu mieux qu'avec son groupe, et encore, c'est selon, car je préfère de loin Destiny (en groupe) et Off The Wall (sans le groupe, d'où le titre) qui conservent un ADN commun (un peu comme des frangins).
"Le groupe est cool car il vaut plus que la somme des quatre talents"
(Nick Mason, Pink Floyd 1971-72)

Flash

Ça y est, je l'ai vu. Bien sûr je reste sur ma position initiale même si je passe d'un 5 volontairement neutre à un 6. Y a pas à tortiller, un biopic, c'est toujours pareil, une belle recréation de décors d'époque, des costumes encore plus d'époques que les originaux, des acteurs dans des performances de mîmes incroyables et des étapes marquantes dans la carrière du ou des protagonistes en question. Le système est tellement rodé qu'il en est interchangeable, on change de décor, de costume, de coiffeur, de couleur, bientôt, y aura même plus besoin de changer d'acteur.
Le gros plus, c'est la musique, c'est normal, ça marche toujours même si ça reste de l'ordre du greatest hits et c'est bien là le gros hic du biopic. Creuser ne serait ce que la discographie d'un artiste pour un tel film, c'est creuser la personnalité,, chercher quelque chose d'intime et de plus fort, filmer quelque chose de plus fort qu'une page wikipédia animée qui s'attache à quelques décors onéreux pour exploiter une bonne partie du film parsemé de dialogues irréels qui exposent l'histoire selon les besoins.
Reste quelques anecdoctes, comme la blague de Mike Myers et "I'm in love with my car "chanté par les jeunes en voiture, ou alors plus propre au réalisateur de Superman Returns qui marque l'année 1978 à la manière du générique de l'original et pourquoi pas la construction de Bohemian Rhapsody même si cela reste superficiel.

Wayne's World

Maintenant, imaginons un film sur les Rolling Stones, dans lequel, seul Mick Jagger serait présent dans toutes les séquences, ou des Beatles avec seulement McCartney... ou John Lennon, tiens, lequel choisirait t'on ?
Pour moi c'est simple, l'âme des stones, c'est Keith Richards, besogneux de l'ombre qui a jouit d'un éclairage particulier en s'enfonçant à chaque fois plus loin dans les ténèbres de la drogue mais c'est Bill Wyman qui tirait le plus de gonzesses, Charlie Watts a eu une trajectoire originale en se démarquant quand les autres se droguaient et en se droguant quand les autres avaient arrêté. Brian Jones a bien rempli la tasse de thé de certains mais Mick Taylor fut le héros de l'âge d'or même s'il ne fut pas le hérault et faut bien un petit Ron Wood pour faire le clown.
Chez les Beatles, pour moi, le besogneux, c'est Georges Harrison, celui qui supporte le talent des autres, celui qui dépanne d'une chanson quand y a besoin, celui qui chante quand les autres n'ont plus envie, celui qui reste des heures en studio pour peaufiner les parties de guitare et Ringo devait bien avoir d'autre talent que celui d'être marrant.
Ça devrait être ça un film de groupe, une scène où tous les caractères s'imbriquent autant que le talent pour créer l'aura tel que le public la perçoit. En se focalisant sur Mercury, on récolte seulement l’aperçu médiatique vendu par les maisons de disque. Moi qui ne suis qu'un simple amateur de Queen, je me sens lésé, alors quoi dire des "vrais" fans.

Shaun Of the Dead

Reste que le film m'a touché sur un point bien plus personnel et je suis heureux de dire que j'ai pensé à mon cousin, mort il y a quelques années. Vu ses appétences communes avec la vedette du groupe et la même période qu'il a traversé avec les mêmes conséquences, on pourrait être tenté de croire que j'ai cédé à la facilité et pourtant non. De sa particularité de musulman, il m'assurait que Freddie disait bismillah dans la chanson titre et moi de répliquer qu'il entendait ce qu'il avait envie. Je suis aujourd'hui heureux qu'une telle production lui ai donné raison.