Eh-Oh Hein? Bon.

Oscar du meilleur dentier pour Mr robot .

Tenir 2h pour voir Malek ne s'enflammer que lors de la séquence finale, le Live Aid qu'on reverra plutot sur youtube, c'est long, et triste pour un groupe qui nous a fait tellement danser et chanter lors de nos nuits d'ivresse.

Il suffit de voir une interview de Mercury pour comprendre à quel point ce film surproduit est étroit pour sa personnalité de diva bigger than life, incarnant tous les paradoxes de l'artiste pop, il suffit de l'ecouter s'exprimer pour comprendre que son narcissime tourmenté fait la course avec son talent de showman.

Malheureusement la 'sassyness' claquante du chanteur mégalo ne trouvera jamais sa place dans ce biopic parresseux produit par des membres du groupe inquiets de préserver le mythe, et surtout d'y trouver en background le beau rôle, toujours prêts à tendre la main à Fred dans les coups durs comme en studio pour suivre ses délires au diapason: la première heure se resume un peu à ça, on suit les tournées et les enregistrements s'enfiler sans aucun enthousiasme, a regarder les chevelus sortir des hits de nulle part comme on presse un tube de mayo. Les rares engueulades sont vite éludées par un sourire complice ou un trinquage de bière à la va vite, dans des sequences denregistrement studio ridicules où donc les morceaux semblent surgir en quelques secondes, sans que la mise en scène ne cherche la magie du moment, ou se donne la peine de nous emmener vers une vague excitation avant l'accouchement d'un 'Galileo Figaro'.
Mais il faut bien faire rentrer un max de tubes du groupe pour satisfaire les attentes des fans que nous sommes, cependant on fini par se sentir dans un hit machine luxueux écrit par des types moins talentueux que charlie et lulu (dsl si tu es millenial).

La faute sans doute à Brian Singer, qui fait le yes man des studios comme un bon cancre puni au fond de la classe, qu'on imagine soupirer derrière sa camera à chacun de ses plans muets, et pire encore, sans empathie pour ce qu'il filme.

Mention spéciale pour tout les seconds rôles, qui utilisent courageusement leur miettes de dialogues pour construire leurs personnages et y croire à fond; ces inconnus ont du merite, du beau boulot qui jespere leur ouvrira des portes

La biopic est un genre friandise casse gueule, mais souvent une curiosité sans risque pour passer une bonne soirée honnête, mais là on s'epile la moustache pour se réveiller de cette corvée moins rocknroll que classique. Le docu arte diffusé l'été dernier offrait au moins une incursion pour la fascination de Mercury pour l'opéra, qui nourrira le style unique de Queen, jusqu'à ce que l'animal décide de se prendre lui même au serieux en solo avec l'echec et le mauvais goût qu'on sait. Comme dirait Harry Callahan dans Magnum Force, "a man has to know its limitations". Le doc abordait un peu mieux sa dernière relation amoureuse: surement les seules rares sequences de tendresse du film trop vite évoquées, là encore au point de paraitre fausses malheureuseument.
Ce baclage sans âme m'a donné envie de revoir Ray de Todd Haynes pour me laver les yeux.

En conclusion, mettez Brian Singer en prison et rendez son Oscar à Vigo Mortensen, Bismillāh