Boogie Nights par klauskinski
Pour son deuxième film, Paul Thomas Anderson frappe très fort avec Boogie Nights. Reprenant le canevas classique de la grandeur et décadence de son héros, le surdoué américain signe en suivant une poignée de personnages une épopée du cinéma pornographique hors normes. La parabole avec le grand Hollywood, ses rêves de gloire et d'art, ses désillusions, est évidente. Dès la première scène, un incroyable plan séquence qui nous présente tous les personnages du film, il place son film dans la lignée du meilleur du cinéma américain des années 70: on pense à Scorsese pour la jouissance des travellings, à Altman pour l'aspect choral. Porté par une BO tout simplement phénoménale, interprété par une troupe d'acteurs au meilleur de leur forme, mis en scène avec une virtuosité rarement vue depuis 30 ans, Boogie nights est une ode à la fièvre hédoniste des seventies, qu'Anderson semble considérer comme la dernière époque d'insouciance assumée avant le retour à la ''norme'' que constituent les années 80. Dingue, jouissif, glauque et grandiose, sexy: Boogie nights est un grand film.