Le deuxième long-métrage de Paul Thomas Anderson, après "Hard Eight" et juste avant "Magnolia", constitue une peinture sarcastique mais bienveillante de l'industrie du porno au virage des années 70 et 80.
On suit en effet le parcours du jeune Dirk Diggler (Mark Wahlberg), étoile montante de cet univers marginal, doté d'un don de la nature à la Rocco Siffredi, et qui connaîtra - comme il se doit - grandeur, décadence puis rédemption.
"Boogie Nights", c'est aussi une extraordinaire galerie de personnages déjantés mais authentiques, dont émergent Burt Reynolds (père de substitution et cinéaste raté), Julianne Moore (mère de substitution et star du X), Heather Graham (impayable Rollergirl), Philip Seymour Hoffmann (preneur de son amoureux du héros), William H Macy (mari cocu désespéré), ou encore John C Reilly (éternel complice de Dirk)...
Le film bénéficie de la mise en scène aérienne de PTA, qui multiplie les plans-séquences virtuoses, et privilégie une certaine lenteur parfois déconcertante.
Une BO disco et funky achève de donner à "Boogie Nights" le statut de film culte, sur un sujet il est vrai fascinant, traité avec tendresse et sans vulgarité gratuite.