Le postulat de départ est excellent. Il consiste à brocarder les travers d'une Amérique à la dérive en la confrontant aux préjugés qui séjournent dans l'inconscient collectif de ses représentants. Borat est donc l'incarnation de ce fantasme du péquenaud venu de loin, tout là-bas. Un personnage qui a l'intelligence d'être caricatural, et qui s'interdit par là même d'être le reflet de la société qu'il tente d'épingler.
Las, il en fallait davantage pour construire un film cohérent. L'aspect "docu" est plutôt convaincant et bien senti, mais l'humour tourne inlassablement autour des mêmes ressorts. Un film qui se laisse regarder sans grand enthousiasme, pour son burlesque et pour les moeurs éminemment ridicules du stéréotype kazakhe qu'il met en scène.