Comment on met 0 dans une critique ?

Heu ? Mais pourquoi faire ce film ?
Il y aurait beaucoup à revoir sur le casting qui doit être immersif, mais juste un truc. Le chien. Il est VIEUX et MOCHE ! Puis sa voix, ce n'est pas Bill ! Son caractère passif, ça ne va pas non plus. Je survole des critiques qui mettent 1 ou 2 et qui disent que le meilleur acteur c'est le chien. Mais, le chien est à l'image du caractère atroce de ce qu'on regarde !
Je pourrais me dispenser de tirer sur l'ambulance. Mais j'ai envie de parler du problème des adaptations de grandes bandes dessinées franco-belges au cinéma. J'ai vu récemment le film français Nicky Larson et le parfum de Cupidon, et j'ai aimé, et j'ai ri, et j'ai trouvé cela partiellement fidèle aux manga et animé dont le film s'inspirait. Donc, c'est possible qu'un film français fasse le travail. Les gags de ce film français étaient bien primaires, mais je riais, le scénario était prenant et bon. Je préfère même cela à la suite des Trois frères que j'ai regardée le même jour, je préfère cela à des films de Dany Boon, etc.
Puis, donc, je tombe sur Boule et Bill 2, je n'ai pas vu le 1, et Le Petit Spirou, et je suis vaguement au courant qu'il y a des adaptations tout aussi atroces de Gaston Lagaffe, Spirou et Fantasio, etc. Je n'ai pas vu l'adaptation américaine de Tintin, car moi voir les bouilles ne passaient pas dans les trailers et voir un Tintin qui fait du raisonnement et de la morale à l'américaine je ne voyais pas l'intérêt...
Mais bref, là, on a une histoire sentimentale de gosse complexé en train de grandir qui veut être aimé d'une fille, populaire dans sa classe, il est roux, et ce scénario semble se trouver dans le film Le Petit Spirou que je n'ai pas eu la patience de regarder plus de 30 minutes tant il était plat, plus inspide encore que Boule et Bill 2. Le rouquin qui veut plaire à une fille, il faut dépasser le bad boy qui fait de l'ombre et on a un groupe de potes qui ont la gouaille canaille. La gouaille canaille et les équivoques sexuelles, à la limite, c'est dans la note de la BD du Petit Spirou. Pourtant, malgré le casting avec François Damiens ou Pierre Richard, Le Petit Spirou ne marche pas, on voit que ce n'est pas la note qui est rendue, mais que c'est bien, jusqu'aux remarques canailles, un projet insipide de film français qui est plaqué sur l'univers du Petit Spirou jusqu'à le vide de sa substance.
Dans Boule et Bill 2, le film est plus agréable à suivre, quelque chose passe mieux dans le récit, mais l'absence d'incarnation va très loin. Dubosc ne ressemble pas du tout au père de Boule, même quand il en prend la coiffure. La mère de Boule n'a de ressemblance que superficiellement au plan vestimentaire et physique, mais le rôle qu'elle joue, ses paroles, sa manière d'être, c'est un personnage qui peut sortir d'un scénario d'une série de Mimie Mathy... Pareil pour le garçon qui joue Boule, et pareil pour la fille dont Boule est amoureux, elle aussi doit probablement venir d'un épisode de Joséphine, ange gardien (je préfèrerai la série avec Mimie Mathy, car là les personnages sont à leur place dans une série qui joue sur d'autres ressorts). Boule est parfois amoureux dans la BD, mais c'est lors de gags en passant, ça ne va pas plus loin. On peut imaginer un récit où il est amoureux, mais le problème c'est qu'il faudrait d'abord assurer les bases de la psychologie et de l'attitude du personnage, tandis que là le Boule proposé il est créé à partir du scénario, c'est un Boule qui intériorise son malaise amoureux, son désir d'être populaire dans la classe. Boule dans la BD n'a pas cette personnalité-là.
Il faut partir des personnages et puis voir si un scénario est possible, développe les potentialités. Là, on plaque un scénario et on y plie les personnages. Et non Bill ne sauve rien, le casting du chien a été lamentable ! On a pris le premier chien qui passe, pas même besoin d'un cocker pour faire une adaptation pareille !
Le scénario autour de Boule, c'est toujours le truc de série à la con. Les deux gosses à la fin se réconcilient, familles qui se recomposent, qu'est-ce qu'on en a à foutre de films suppositoires pour ceux qui pleurent de leurs drames privés ? Ouais, il y a des familles qui se séparent, ouais, ok, c'est triste. Oh merci, télévision et cinéma, dans votre grande mansuétude, vous apportez des histoires consolatrices, réparatrices. Oh que c'est bien mimé ces petites tristesses du quotidien des enfants déchirés ! Oh que c'est doux le cocon familial qui tient face aux bourrasques ! Pffh ! Moi, je m'en fous, je passe !
Pour Boule et Bill 2 comme pour Le Petit Spirou, quand on est aussi nuls pour l'inspiration, le scénario et l'humour, pourquoi ne pas reproduire tels quels certains gags de la BD dont on a acheté la licence. On connaîtrait les gags pour la plupart d'entre nous, mais on admirerait la qualité de la transposition. Au moins, ça ! Le truc sur la boule de cristal dans le film Le Petit Spirou, c'est loin de rendre le gag en une page où le petit Spirou apprend qu'il sera aventurier et traumatise. Dans Boule et Bill 2, pas de gag approchant du tout, on n'a même pas le parfum, on a un humour tout différent, pas terrible qui plus est.
Enfin, il faut bien sûr parler de l'intrigue. Vu qu'il y a un scénario, le film passe mieux que Le Petit Spirou, parce qu'il est moins composé de tranches de vie insipides qui ne font rien avancer du tout. Je ne dis pas que les scènes sont bien dans Boule et Bill 2 qui est bien un film insipide, mais c'est juste qu'on accepte mieux de regarder, de suivre l'enchaînement. Il y a un fil directeur. Ceci dit, quel fil directeur ? L'intrigue pour le fils, je zappe, je parle de l'intrigue pour le père. Le gars est pressé d'écrire des choses plus malheureuses pour intéresser le public, des gags oui mais pas dans une famille heureuse. Et on voit le père de Boule cultiver le non-sens, sauf que cela a deux conséquences fâcheuses. D'abord, par la nature de cette thèse, le film tourne le dos à la ressemblance avec la BD et ensuite les situations comiques sont impossibles à faire jaillir, puisque le propos négatif plombe toutes les scènes propices à nous amuser. Il faudrait croire que le film est drôle parce que le personnage au lieu de chercher à rire cherche à être malheureux. Le film ne relève pas le défi, il se traîne cela comme un boulet. Et puis, qu'est-ce que c'est forcé ? Le père de Boule fait exprès de plomber l'ambiance, mais c'est un truc forcé dans le scénario, et si ça revient sans arrêt ce n'est pas pour ajouter des gags à la suite en exploitant ce drôle de filon, c'est juste que le scénario est posé comme ça et qu'il faut bien que quand les personnages sont ensemble le père de Boule refuse le bonheur et fasse celui qui chercher à se réaliser par le malheur. Il ne faut plus applaudir les blagues dans une scène, il faut applaudir le scénariste de ne jamais renoncer au malaise des interventions du père de Boule. Dubosc en père de Boule qui fouille les poubelles pour faire rire, c'est un peu l'image du film à retenir. C'est incompréhensible !