Pierre,le papa de Boule,connait un certain succès en tant que dessinateur de BD mais sa nouvelle éditrice,speed et autoritaire,lui ordonne de modifier le ton de ses oeuvres,qu'elle estime trop mièvres et consensuelles,et de faire dans la noirceur et la violence,qui seraient plus au goût du jour.Comme le gars n'a pas d'imagination et ne fait que raconter dans ses albums sa jolie vie parfaite avec sa gentille famille parfaite,il décide de se mettre dans la peau de l'artiste maudit afin de trouver l'inspiration.Il tente donc par tous les moyens de se pourrir la vie,ainsi que celle de ses proches,au risque de provoquer des drames.Il s'est quand même écoulé quatre ans entre le "Boule et Bill" de Charlot et Magnier et ce second épisode,mais au moins cela a-t-il permis de partiellement rectifier le tir.Le duo de réals incapables a été viré et c'est Pascal Bourdiaux,qui avait entre-temps tourné "Fiston" avec Franck Dubosc,qui reprend le flambeau.Dubosc est d'ailleurs le seul survivant du film original,les rôles de sa femme et de son fils ayant été confiés à d'autres comédiens.Il ne faut pas s'emballer,le produit reste assez médiocre mais comparé au précédent ça passerait presque pour un chef-d'oeuvre.Le début fait pourtant très peur tant il est catastrophique avec cette présentation niaise de personnages plus cons les uns que les autres,qu'il s'agisse des adultes,des enfants ou des animaux,accompagnée des commentaires ahurissants de bêtise des animaux en voix off,genre "Docteur Dolittle" dégénéré.On doit supporter ça un bon quart d'heure avant qu'une mécanique comique relativement efficace se mette en place.Et là on s'aperçoit que le scénario rompt carrément avec l'ambiance lénifiante et neuneu du premier opus pour verser dans un délire destroy pas toujours efficace mais souvent amusant.En fait l'histoire se cale sur son pitch de départ,le père de famille abandonnant le ronron convenu qui baignait ses dessins pour se conformer aux changements destructeurs réclamés par sa patronne,comme Bourdiaux oublie l'atmosphère gnangnan du film de 2013 pour se diriger vers un humour burlesque où règne le mauvais esprit.Du coup ça devient plus drôle et plus tonique,les personnages ont plus d'épaisseur et de chair et on ne se contente plus des bêtises du chien,ici relégué au second plan,pour assurer le show.C'est clairement Pierre,l'alter ego du dessinateur Roba dont les BD ont inspiré ces films,qui prend le pouvoir sur l'histoire en transformant son existence si calme et bien réglée en un enfer dans lequel il entraîne sa famille.Dubosc a sans doute exigé cette redirection du script pour être plus mis en vedette,mais il a bien fait car il tient solidement la barre et fait un grand numéro d'humour burlesque.Mathilde Seigner remplace avantageusement Marina Foïs,bien fade dans le film antérieur,en ménagère middle-class sexy et amoureuse qui tient bon face aux élucubrations grotesques de son mari.Le jeune belge Charlie Langendries,dont c'est la première apparition au cinéma,fait le job avec sobriété et surclasse sans peine le regrettable Charles Crombez.Il se montrera moins inspiré dans "Ma reum",qu'il tournera l'année suivante.Jean-François Cayrey,en voisin policier désapprobateur,fait preuve de sa subtilité coutumière dans un rôle de costaud pas finaud,du style que tient habituellement Arnaud Ducret dans ce type de comédies,qui aurait facilement pu tomber dans la caricature.L'humoriste Nora Hamzawi est très bien en éditrice totalement allumée,ainsi qu'Isabelle Candelier en institutrice compréhensive.Quand à la petite Albane Masson,elle est d'un aplomb étonnant et de plus très jolie,pas surprenant qu'elle fasse battre le coeur des garçons de l'école.