Vu comme ça, honnêtement, j'avais pas envie de voir Tarantino. Malgré le magazine presque spécial que Score a consacré à cette saga Grindhouse (Boulevard de la mort et Planète terreur), qui fait que je connaissais un peu le délire de Tarantino sur ce film, ce à quoi je devais m'attendre, etc, j'étais pas motivé. Mais je le gardais dans un coin en me disant "si un jour t'as le temps, au moins t'aura vu un film dont on a pas mal parlé". Et ça m'a pris un mois, c'est pas rien, mais à force de lire partout que c'était génial, et d'entendre des avis pourtant pas toujours éclairés me dire que ça déchirait, je me suis dit "go". Oui, car je parle anglais.

C'est particulier, Boulevard de la mort, parce que c'est tourné comme à l'époque, avec effet de mauvaise pellicule, d'erreurs de montages faussement accidentelles et faussement amateuristes, et tout un tas de petites perles qui font qu'on entend Eddy Mitchell qui chante "c'était la dernière séance" en sortant du cinéma, et que vraiment, on se croirait back-to-seventies. Même si j'étais pas né.

Construit autour de deux "histoires", articulées autour du personnage de Stuntman Mick (Mike le cascadeur) qui s'éclate à bord de sa voiture renforcée à effrayer les jeunes filles, le film débute de manière assez trash, et jusque là on est assez content mais on a pas encore pris son pied. La seconde histoire, autre groupe de nana, démentes pour le coup (on adorerait se retrouver à table avec elles, just for the fun), commence très très lentement, ça papote, on se demande ou Tarantino va nous emmener.

Quand Russell fait son apparition, enfin, et vient les perturber, on sent que les chéries font moins les grandes gueules. C'est rigolo, l'australienne qui fait la truie sur le capot alors que la voiture est lancée à plein régime, ça fait sourire. Mais le meilleur moment, la cerise sur le gateau, c'est quand les nanas décident qu'en fait, elles peuvent résister, et se mettent à leur tour à poursuivre le gentil tueur balafré pour lui faire la peau.

Imaginez une vieille Chevrolet conduite par trois nanas qu'on aurait pu recruter aux Ginettes Armées de la rue Quincampoix, qui vont défoncer un mec en voiture. C'est absolument jouissif, on a les mains toutes moites d'excitation, et le film se finit par une scène absurdement surréaliste mais tellement dans le ton, que quand le mot "Fin" apparait de manière assez brutale sur l'écran, on a encore le coeur qui bat la chamade, la mousse au coin des lèvres et les yeux injectés de sang.

Un pur bonheur !
Lubrice
8
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le 27 nov. 2010

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Brice B

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