Jim Carrey avait fait en 2003 un come-back plus que réussi dans la comédie burlesque avec Bruce Tout-Puissant ; il réitère deux ans plus tard pour le remake d'un vieux film des années 70 : Touche pas à mon gazon. Reprenant le même scénario tout en y ajoutant la folle gestuelle de Jim Carrey, nous découvrons donc un couple parfait qui, du jour au lendemain, se retrouve quasiment sans rien, obligé de vendre ses affaires personnelles, de la voiture à l'écran plasma en passant même par leur gazon.
Le long-métrage se met donc doucement en place, présentant ses personnages principaux, les faisant s'effondrer financièrement pour ensuite les voir s'assumer en braquant de petits commerces afin de pouvoir conserver un minimum leur train de vie. Si le film joue purement sur l'aspect burlesque des situations, on notera cependant une critique amère du rêve américain, vie faussement idyllique arnaquée de toutes parts par des sociétés peu scrupuleuses et un chômage finalement trop présent.
On remarquera aussi comment le train de vie de gens aisés peut facilement se retourner contre eux. Outre cet aspect sérieux, nous faisons face à un Jim Carrey comme d'habitude survolté, avec à ses côtés la géniale Téa Leoni, toute aussi excentrique. L'alchimie fonctionnant à merveille entre les deux personnages, nous nous délecterons de leurs petits tracas lors de recherches de travail manqués (Dick rejoint des travailleurs immigrés mexicains tandis que Jane teste sur elle du Botox expérimental).
S'en suivra donc naturellement des braquages ringards où, usant de multiples déguisements, nos Bonnie & Clyde modernes vont dépouiller les 'autres' honnêtes gens. Mené à 100/h par un Jim Carrey au top de sa forme, Braqueurs Amateurs s'avère être une comédie intelligente, parfois touchante mais sans cesse hilarante, égratignant avec humour l'Amérique.
De plus, les nombreuses scènes cultes qui parsèment le long-métrage en font un spectacle autrement hilarant comme la course-poursuite entre Dick et des prétendants à un futur job ou encore lorsque, tout de noir vêtu et portant un déformeur de voix, il explose dans un amas de gestuelles dingues devant l'homme qu'il cambriole. Une comédie envolée et un remake réussi.