Bienvenue dans l'âge ingrat

SI le film démarre par une caricature de personnages avec la bourgeoise, la névrosée, le nerd, le sportif et le voyou, le film va lentement nous amener vers leur point de rencontre: comment grandir avec nos névroses.

Parce que si chacun s'attache à respecter les codes de son univers, si chacun veut absolument coller à l'image qu'il renvoie aux autres, si chacun cherche à paraitre différent de ceux des autres groupes, au final ces 5 personnages doivent affronter leurs peurs pour être prêt à basculer dans l'âge adulte.

Et le film raconte cette histoire improbable, où 5 protagonistes ne se seraient jamais rencontrés s'ils n'avaient pas été collés ensemble le même jour. Et au travers de leur tensions, de leur rivalités, de tout ce qui les oppose, ils vont pouvoir découvrir que, chacun à sa façon, ils empruntent le même chemin.

C'est ce qui leur permet à la fin de fêter ça et de fumer tous ensemble le calumet de la paix ;-)

Et au final un happy end à double détente, car si il peut être pris comme une fin utopique et très conservatrice (tout le monde il est beau et gentil), il évoque aussi le triste constat que quand on surmonte nos différences de l'adolescence, quand on bascule dans l'âge adulte, on devient tous des moutons qui suivent bêtement le troupeau. Triste constat.

Alors bien sûr aujourd'hui, grâce (ou à cause) de sa musique, ce film sent la nostalgie des années 80. Il est la madeleine de Proust de toute une génération Amstrad.

Néanmoins par les personnages attachants, le film a un certain humour et un certain rythme, qui font qu'au delà du côté daté il demeure un bon film à voir. Ou à revoir.