L'amour de Dieu, l'amour des hommes...

Les critiques que j'ai lues ici m'ont donné envie de parler de ce film que j'ai vu au moins 5 fois. Peu relèvent son côté mystique.
Elevée dans une société très religieuse où les hommes décident de tout au nom de la religion,où on voit un tribunal d'anciens prendre en charge sévèrement la vie des membres de leur communauté, en particulier les femmes bien entendu, le personnage de Bess, lumineux et naïf (interprété magnifiquement par Emily Watson !) représente une sorte de sainte que les censeurs, enfermés dans leur soif de pouvoir et leur incompréhension de la vraie foi, essaient de canaliser.


Comme souvent chez les personnages de Bernanos, la grâce ne suit pas les chemins tout tracés par les hommes. Incapable de vivre sa foi dans une telle société humaine, Bess , destinée à aimer Dieu, va aimer un ouvrier de plateforme pétrolière, simple voire rustre. Il ne sera pas à la hauteur de son amour. Accidenté, son cerveau malade le conduira à manipuler Bess pour son plaisir devenu pervers.
Tout amour, Bess ira jusqu'au bout de son don de soi, comme une sainte qui se livre entièrement à la divinité. Bafouant toute morale humaine étriquée , elle se sacrifiera à l'amour, se livrant ainsi au mal des hommes.
Son ascension, au son de cloches ( pas le meilleur du film...) la délivre d'un monde auquel elle appartenait peu, humiliée, bafouée, prostituée sublime et incomprise.
A chaque fois que je vois cette fin , j'ai à l'esprit l'air du Messie évoquant l'opprobre dans lequel le Christ est jeté :


https://www.youtube.com/watch?v=7YpakMroSWU

jaklin
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le 18 juil. 2018

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jaklin

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