À partir de la vingtième minute s’opère, malgré le film, un changement de ton : on glisse dans un burlesque involontaire malheureux puisque ridicule où chaque situation, chaque retournement se laissent anticiper de la plus désagréable manière qui soit. L’erreur est de constamment jouer la carte du premier degré et de marier ce sérieux apparent à des clins d’œil aux productions type slasher américaines (Halloween, Souviens-toi l’été dernier, Scream, un peu de Predator également). Tambouille druidique. Car ces œuvres mêlaient habilement les degrés de lecture et cultivaient les ruptures tonales savoureuses ; n’en reste qu’un arrière-goût assez désagréable en bouche. Pour le dire plus simplement, Brocéliande est trop risible pour s’apparenter à un film un tant soit peu sérieux, trop académique pour se ranger parmi les nanars délectables. Seul point positif : la qualité de certains visuels ainsi que le costume de notre monstre celte. Notons enfin l’exécrable composition musicale avec, en prime, un générique de fin qui ressemble à la musique d’un jeu télévisuel, ce thème stressant symbole de l’incapacité des candidats à répondre aux questions posées. Il en va de même pour le film qui ne répond jamais de la noblesse et de l’imaginaire inhérents à la matière de Bretagne.