J'aurais bien voulu aimer ce film. Vraiment. Mais les intentions, et l'humilité ne suffisent pas. Le début est accrocheur. Rigolo et a le mérite de se montrer original : Elvis est vivant, il a un abcès sur la bite et comate sur un lit d'EHPAD dans le trou du cul (expression qui a son importance) des USA. Dans le même temps, des vieux se font mystérieusement décaniller dans leur chambre par une créature. Et puis plus rien. On reste où on est. Jusqu'à la fin.
Disons-le de suite, j'en ai rien à carrer de Bruce Campbell (pire, Evil Dead m'a laissé de marbre), je l'annonce de suite car toutes les chroniques du film ne manquent pas de préciser le degré d'adoration porté à cet acteur. Il fait son truc correctement, c'est pas lui le problème, mais j'ai l'impression que ça seule présence à l'écran entraîne un élan d'indulgence tout bonnement suspect. Il y aurait pu y avoir Nicolas Cage, Christian Clavier ou Joaquin Phoenix, ça n'aurait pas changé grand chose aux limites criantes du film.
Parce que ce Bubba Ho-Tep que nous propose de Coscarelli, est sympathique mais bien trop limité. J'avais beaucoup aimé John Dies at the end, en dépit de son côté cheapos en effets spéciaux, il y avait quand même un truc halluciné, et de pas commun dans ce mélange improbable entre Cronenberg et mec elle est où ma caisse. C'était drôle, vivant et complètement imprévisible. L'inverse de cette intrigue qui patauge en maison de retraite, qu'on ne quitte pas une fois d'ailleurs (à l'exception des flash-backs certes amusants mais trop rares du début). J'ai lu plusieurs fois que le résultat serait émouvant, et certains ont même lâché une larme. Si tu pleures d'émotion devant ce truc, tu te suicides devant le tombeau des lucioles. Mais bon, on a tous des sensibilités après tout.
On attend tout de même que l'action débute pendant 30 minutes, et à l'exception du fight rigolo avec le scarabée mal fait, on s'ennuie ferme. Autant qu'Elvis dans son lit d'hôpital qui ronque entre deux discussions avec le John Kennedy Jr dingo et la visite de la fille canon de son ancien voisin. Et c'est pas les gags des deux brancardiers qui vont inverser la tendance.
Voilà, il n'y a pas grand chose à dire de plus. Un postulat qui n'a rien d'autre à proposer que son énoncé à voix haute : une divinité égyptienne vole l'âme de vieux en les aspirant par le cul (rire gras adolescent), seul Elvis Presley et un complotiste vont l'en empêcher. La fin tombe n'importe comment, après un combat merdique avec la momie qui semble avoir autant d'arthrite que ses proies.
Action statique, non dialogue, un film qui rappelle les croûtes de Dupieux, et qui n'a rien d'autre à offrir qu'un pitch décalé, un élément scato et un acteur sympathique. C'est drôle si on est vaguement défoncé et qu'on voue un culte excessif à Bruce Campbell (mais pourquoi d'ailleurs ?!).
Je voulais pas être trop méchant, et en me relisant, je constate que j'ai eu la main lourde une nouvelle fois. Peut-être que les critiques dithyrambiques lues juste avant le visionnage m'ont données des attentes bien trop importantes...