McQueen en Mustang... Ça l'fait?

Avec le recul, les gens ont pour habitude de retenir du film Bullitt la fameuse poursuite en voitures en plein San Francisco. Il est vrai que cette impressionnante cavalcade de McQueen (qui comme toujours réalisait lui-même ses cascades —de vrais comédiens qui vont au bout de leur passion—) est marquante, mais il faut rappeler qu'elle ne représente que 7min sur 153min... Aussi, on retient souvent la performance de McQueen...

Mais que fait-on du reste du film? Pourquoi est-il quelque peu oublié et qu'on ne se focalise que sur Steve et cette course? Peut-être parce que finalement l'histoire est une peu trop banale et que la réalisation l'est aussi... Peut-être parce que ce qui a donné ses lettres de noblesse à Bullitt et son caractère culte ne reposent que sur le jeu et l'immense charisme de McQueen et sur les jouissifs ronflements de la Mustang conduite de main de maître par l'acteur... En effet, sorti de cela, on a affaire à un scénario de bonne qualité mais sans plus... Pas de quoi bondir de son fauteuil.

De plus, la réalisation laisse quelque peu à désirer ; certes les longueurs entretiennent une atmosphère pesante qui sert le suspens, mais des longueurs qui en même temps finissent par annihiler le rythme du film transformant peu à peu le suspens en un certain ennui, ennui dont on se réveille momentanément le temps de la légendaire poursuite.

Heureusement que, malgré tout le reste, McQueen donne de sa personne et de son charme dans ce très bon personnage de l'inspecteur sombre et rebelle, Bullitt. Et c'est bien et le personnage et son comédien qui donnent un véritable intérêt au film.