Ca fait parti des œuvres de King les plus connues, non seulement pour avoir traumatisé des générations de lecteurs, mais aussi et surtout pour avoir posé la quintessence du style King : une empathie profonde pour ses personnages, une réalité souterraine (littéralement ici) face à un ordonnancement social factice (que fais la police ?), et des pages que l'on tourne à 4 heures du matin pour connaitre la fin. Mais au fond, un film d'horreur réussi, ce n'est pas forcément suivre l'oeuvre du maître - le shining de Kubrick le démontre aisément, qui fâcha les deux hommes définitivement. Et si le travail de Muschietti - auteur du terrifiant mama - peut sembler conforme au livre, il donne sa vision de l'oeuvre de king : fini les années 50, revival 80 avec du coté obscur de la force un bande son a base de New Kids On the Block (mais aussi un étonnant riff de TRUST dans la version anglaise d'antocial par le groupe ANTHRAX), un découpage en deux chapitres la ou king mélait les histoires, un clown plus grotesque (mais remarquablement interprété) qu'animal. Bref un adaptation modernisée et fondée sur la mélancolie des années d'enfance (standard même de la réussite de "stand by me"). Et la peur la dedans me direz-vous? Pas de panique cher lecteur elle est présente. Elle suite des murs des maisons abandonnées prêtes à dévorer le passant imprudent, elle sidère par la violence du meurtre d'ouverture, elle explose lors des séances de visionnages des diapos, elle est suggérée par les dialogues du père incestueux de beverly, elle rode dans les caves noyées des maisons ou les enfants "flottent" en appelant leurs proches à les rejoindre, elle se lit dans le regard d'un des enfants lisant une affiche annonçant sa disparition alors qu'il est pourtant bien présent et qu'il se découvre condamné. Rien que pour cela on oubliera une durée un poil excessive, un fin en demi-teinte, et on gardera en mémoire l'incroyable lien entre les enfants du club des loosers, qui est un petit chef d'oeuvre de casting parfait...