I want to run towards something, not away.

N’ayant pas lu le livre de Stephen King et n’étant en soit pas vraiment fan du film avec Tim Curry, ce n’est qu’après sa sortie et tout l’emballement qu’il y a eu autour que je me suis intéressé à ce film. Et je n’ai pas été déçu. Franchement meilleur que son prédécesseur, il est mieux rythmé, plus terrifiant, plus percutant. Le film joue à merveille avec les différentes peurs des personnages, et le climat ambiant qui règne dans cette petite bourgade américaine. Le film maîtrisera bien son sujet horrifique, en utilisant des ressorts assez classiques, parfois prévisibles, mais qui font toujours mouches. Et il contiendra des scènes qui seront les premières à m’avoir vraiment impressionnées dans un film d’horreur depuis trèèèès longtemps.


J’ai beaucoup aimé le développement des personnages aussi. Car outre versé dans la nostalgie de la fin des années 80, le film réussit à créer une véritable connexion entre les différents personnages, créant une dynamique propre à leur groupe qui rend cohérent le reste du film et leur évolution jusqu’à sa conclusion. Mais surtout, on s’attache à ses personnages, avec certes des préférences, mais tous ont un rôle à jouer et tous apporteront quelque chose à l’intrigue, à leur groupe. Et c’est ce qui rend le film très efficace, car c’est la base d’un film d’horreur : qu’on puisse s’attacher et se projeter sur les personnages, ce qui va nous faire ressentir leur peur, rendant ainsi les scènes clés marquantes.


De plus, j’ai beaucoup aimé qu’on développe le contexte autour de ce groupe, avec l’attention portée aux personnages secondaires ou à certains parents. Je pense que ça renforce d’autant plus le lien qui les unit, et ça crédibilise l’ensemble. Car si Grippe-sou est l’antagoniste du film, on réalise très vite qu’il n’est pas la véritable horreur de notre société, présente tous les jours et sans interruption. J’ai trouvé cette approche très intéressante et très bien menée durant le film. Ce qui m’amène d’ailleurs à parler de Grippe-sou, que j’ai trouvé ici beaucoup plus terrifiant que dans le précédent film. On sent réellement qu’il s’agit d’un être surnaturel, sa façon de bouger, de se déplacer, de se changer… C’est presque viscéral et ça renforce son côté horrifique et impressionnant.


Le casting est formidable. L’ensemble des gamins joue incroyablement juste du début à la fin, alors qu’il est déjà rare d’avoir un seul gamin bien dirigé. Mais au-delà de ça, on sent aussi qu’il y a une véritable dynamique entre eux qui ressort à l’écran, et qu’ils n’ont pas eu besoin de tant de directives du réalisateur que ça. Tout semble naturel et s’incorpore parfaitement à l’ensemble. Et surtout, aucun de fait de l’ombre aux autres, tous ont un parfait équilibre à l’image de leurs personnages respectifs, c’est admirable. Le reste du casting sera globalement correct à bon, mais c’est bien sûr Bill Skarsgård en Grippe-sou qui sera le plus marquant, en donnant vie justement à cet être surnaturel (jusqu’où vont les effets spéciaux ?).


Techniquement, le film est également une réussite. J’ai beaucoup aimé la musique, qui joue à la fois sur le compte de l’horreur, des années 80, des enfants… Tout un mélange qui fonctionne qui nous renvoie aux grands classiques de ces différents genres/périodes. Une des meilleures BO du genre depuis là aussi pas mal de temps. Les effets spéciaux sont superbes, notamment lorsqu’ils sont couplés aux décors et à la mise en scène millimétrée pour renforcer le caractère horrifique. Oui, on aura quelques jumps scare un peu abusés et pas forcément nécessaires, mais l’ensemble du film reste très bien réalisé, et encore une fois, certaines scènes marquent profondément l’esprit.


Il en résulte donc que je comprends l’engouement qu’il y a eu avec ce film. Car outre adapté une nouvelle fois (et de façon plus fidèle si j’ai bien compris) une des œuvres majeures de Stephen King, le film nous propose des éléments qui en font sans doute un des meilleurs, si ce n’est le meilleur, films d’horreur de ces dernières années, et de très loin.

Créée

le 11 nov. 2018

Critique lue 211 fois

vive_le_ciné

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