Petit clown.

Pour celles et ceux qui ont lu ma critique sur le premier film Ça, ils savent que j'en étais pas vraiment fan. Ici, on reprend la suite, vingt-sept ans plus tard, où les Losers vont devoir faire nouveau face au clown, et plus largement à leurs peurs enfantines.
Le souvenir des romans commençant à être lointain, je me souviens malgré tout du récit en mille-feuilles avec une partie enfant qui se mélangeait à celle des adultes. Dans le premier film, c'était uniquement les enfants, mais ici, le réalisateur a eu la bonne idée de mélanger les époques dans le même plan, avec des jeux de lumières ou des travellings. Mais il est amusant de voir que, deux ans ont passé, et qu'un adolescent grandit vite dans cet intervalle de temps : c'est pourquoi tous les jeunes acteurs sont de retour, mais ont été rajeunis numériquement de deux ans pour correspondre au premier film, d'où leurs aspects un peu figés.

Mais le principal changement est bien entendu l'arrivée d'acteurs adultes, comme Jessica Chastain, James McAvoy, Bill Hader ou encore Isaiah Mustafa, et il faut dire que la casting a été très bien choisi, de sorte à ce que les enfants qu'on a vus ressemblent aux hommes et à la femme qu'ils vont devenir. Bill Skarsgård est toujours là en tant que Grippe-Sou, et va toujours prendre des formes toujours plus dangereuses, là aussi synonymes de peurs des enfants. Notons enfin la surprise de voir Xavier Dolan en guise de prologue, où sa relation avec son petit ami va être très mal vue, et qui va provoquer l'arrivée du clown ; scène que j'ai trouvé un peu gratuite, qui n'aura aucune incidence sur la suite du film.
Je ne sais pas ce qui s'est passé, mais j'ai clairement préféré cette suite, notamment grâce à ce jeu de va-et-vient entre les scènes entre enfants puis adultes, mais aussi par des moments très efficaces, notamment quand Beverley adulte va retourner dans sa maison d'enfance ou le parc d'attraction. Mais c'est là aussi la connivence entre les acteurs qui ajoute au charme, notamment entre Bill Hader et James Ransone. C'est également l'occasion pour chacun d'avoir son moment dit horrifique, lié à un souvenir, et sur celui de Beverley ou Ben, je ne faisais pas le malin.

Après la houleuse gestation du premier film, Andy Muschietti a pu s'approprier cette fois cette suite, qui est de son plein gré, et on sent que grâce au carton initial, Warner lui a donné carte blanche. Ce qui est dangereux, quand on pense à la durée démentielle de près de 3 heures pour un film d'horreur (ce que je n'avais vu pour le genre), un peu moins sur les violons narratifs, mais qui a marché totalement. Mais de là remplacer Tm Curry et le téléfilm de 1990, il y a un pas que je ne franchirais pas...