Moins charmant, plus terrifiant, ce (trop long) second volet se heurte parfois à un mélange des genr

La première partie du roman culte de Stephen King avait surpris tout le monde par son excellence, sa fidélité au roman et son charme suranné parfaitement rendu et très à la mode (merci « Stranger Things »). La suite est certes moins emballante mais on ne peut pas vraiment imputer cette déception entièrement à Andy Muschietti qui a suivi la trame du bouquin. Et le problème vient de là : ce qui passait parfaitement sous la forme littéraire rend beaucoup moins bien en images. La voie vers la science-fiction (et un peu le chamanisme) que prend le roman dans sa seconde partie ne se marie pas toujours bien avec l’horreur et le drame que vivent le Club des ratés. Muschietti parvient à s’en sortir tout de même avec les honneurs en ne basculant pas dans le ridicule mais sur grand écran, le mariage est quelque peu hasardeux parfois. On est cependant content de retrouver le Club des Ratés (et les interprètes adultes) vingt-sept ans après.

Ici, le très beau récit initiatique du premier chapitre fait place à des retrouvailles plus consensuelles où les adultes doivent venir à bout de leurs peurs et de cette entité malveillante. « Ça 2 » perd beaucoup en charme il faut se l’avouer. En revanche, le côté horrifique est toujours bien négocié voire même mieux que dans la première partie. On a parfois peur et on se trouve souvent angoissé, ce que le premier film ne réussissait que par bribes sans pour autant que cela joue sur sa qualité. Les effets spéciaux sont toujours aussi incroyables et les visions gore et terrifiantes s’enchaînent à un rythme soutenu. Il y a plein d’idées visuelles à ce niveau (un peu comme dans le récent « Scary Stories » qui semblait s’en inspirer) qui se succèdent frénétiquement. Rien à redire là-dessus, c’est poisseux, écœurant et ça fout les jetons. A ce titre, la scène d’ouverture est vraiment réussie tout comme celle, bien mise en avant dans la bande-annonce, où Jessica Chastain est chez la vieille dame. Et l’esthétique de cette suite ainsi que son fond sont tout à fait raccord, pour un ensemble tout à fait cohérent et fidèle aux écrits de Stephen King qui a d’ailleurs adoubé cette adaptation et joue dans le second chapitre.

Cette suite souffre aussi d’un problème peu étonnant au vu de sa durée fleuve. Trois heures pour un film d’horreur (une seconde partie qui plus est), c’est beaucoup trop long et on fatigue un peu à un moment surtout que ça devient répétitif. Les personnages se séparent et vivent la moitié du film leur histoire en affrontant leur passé pour un effet mécanique et attendu au niveau de la peur. Le montage aurait pu dynamiter cela mais surtout quelques coupes n’auraient pas été de trop. Pareil pour le combat final qui s’étire plus que de raison. Mais, pris dans l’ensemble, cela reste certainement l’une des adaptations de Stephen King les plus réussies dans le rendu de l’atmosphère comme dans la narration (contrairement au récent « Simetierre » ou « La Tour sombre »). Malgré la longueur et un charme adolescent envolé, on a droit à son pesant de cacahuètes en horreur et scènes cauchemardesques. Muschetti a voulu être trop généreux sous couvert de fidélité mais se bute surtout à des genres qui se marient parfois mal une fois transposés de l’écrit à l’image. Néanmoins cela reste un bon film d’horreur bien au-dessus de la moyenne.

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