Wanna' float ?

Les enfants étaient traumatisés par Grippe-Sou, ce clown qu'ils parvinrent à vaincre temporairement dans le premier film très réussi d'Andy Muschietti. Même s'il ne révolutionnait pas le genre, il était très efficace. Son ambiance pesante s'équilibrait avec le divertissement et les caractères très prononcés des personnages. Mais voilà, un grand roman et un téléfilm de 3h30 ne pouvaient pas se résumer en 2h de film. Alors si on en faisait un 2e de 3h ? Franchement, je m'étais dis pourquoi pas. Le réalisateur semble connaître son sujet et maîtriser le genre. Seulement voilà, quand on a poussé l'idée à fond dans le premier, difficile de trouver mieux dans le deuxième. Alors on repompe.

Ça, chapitre 2, est le même film que son prédécesseur, mais avec une heure de plus. On prend un par un les enfants devenus adultes, ils vivent une expérience traumatisante, ils se réunissent, ils sont pas d'accord mais en fait à la fin, ils sont d'accord. Et ils se battent ensemble contre Grippe-Sou à la fin. C'est exactement le même schéma de narration. Mais avec moins d'idées, des personnages en carton patte, et des gros écarts scénaristiques. Le rythme est donc beaucoup plus plat, et on ne ressent pas vraiment d'enjeu, vu que les personnages ne semblent pas être tant gênés que ça (c'est quand même dommage vu le beau palmarès d'acteurs qu'a pu avoir le film). Le visuel reste très intéressant, l'image est marquée par un étalonnage précis et qui rappelle directement le premier film, dans ses contrastes, ses ombres, mais aussi cette somptueuse couleur rouge.

Grippe-Sou est toujours génial. Terrifiant, drôle et embarrassant à la fois, l'acteur prend un malin plaisir à jouer le clown dans une grande démesure très rare au cinéma. C'est le seul personnage à tenir haut la main les 3h de films. Pour le reste, malgré quelques idées de mise en scène, tout est trop déjà-vu et les scènes d'horreur sont beaucoup trop prévisibles. On en vient même à anticiper les jump-scares, et on sait exactement comment va se dérouler la scène. Très peu d'enjeux pour un film qui avait beaucoup de potentiel. Ça s'est ressenti sur Ça, chapitre 1, mais le réalisateur semble avoir cafouillé pour trouver quelque chose d'original. Dommage.