Tout Ça pour Ça ...

Après l'énorme succès du premier film c'est fort logiquement que débarque au cinéma le second volet de l'adaptation du roman fleuve de Stephen King Ça chapitre deux. Personnellement j'avais beaucoup aimé la première partie de Ça sorti en 2017, suffisamment en tout cas pour attendre avec impatience et espérer beaucoup de ce second volet toujours mis en scène par Andy Muschietti.
Le club des ratés se retrouve donc 27 ans après, comme ils en avaient fait la promesse, pour affronter une nouvelle fois Pennywise qui est de retour à Derry.

Malheureusement la déception est à la hauteur de l'attente et ce chapitre deux des aventures du clown maléfique se heurte presque constamment à des petits défauts très embarrassant qui empêchent de totalement s'immerger dans ces trois heures d'horreur et finissent par plomber le film dans sa globalité. Le premier gros soucis vient des personnages qui étaient drôles et touchants enfants et se retrouvent plus artificiels et bien moins crédibles une fois devenus adultes. Tout ce qui passe si joliment dans le premier film comme les vannes qu'ils se font entre eux, leurs rivalités amicales, leurs amours contrariés, leurs jeux à se faire peur, leurs doutes et leurs défauts devient étrangement assez lourd à l'écran, caricatural et par la force des choses pas toujours très crédible. Trop proches de ce qu'ils étaient enfants, trop superficiels dans leurs caractères d'adultes aucun des personnages de ce second chapitre n'a réussi à m'accrocher. Quant au film qui pour moi se devait d'adopter un ton résolument plus dramatique, il joue également d'un second degrés et d'un humour qui n'est pas toujours des plus à propos à l'image du traitement de l'agression d'Eddie dans la salle de bain par Henry Bower. Même dans les moments de tension les plus dramatiques on a la sensation qu'il reste toujours le temps pour une petite vanne ...

Si niveau horrifique le film offre de très bons moments de flippe comme la très bonne séquence entre Beverly (Jessica Chastain) et la vielle dame ou lorsque Henry Bowers tente de sortir le ballon rouge de sous son lit, on reste souvent plus proche de la farce que de la terreur pur et dur. Le film rend plusieurs fois hommage à Freddy V l'enfant cauchemar et on a effectivement la sensation de se retrouver parfois dans un vieux Freddy Kruger à l'époque ou le fameux croquemitaine d'Elm Street était devenu autant un amuseur qu'une créature démoniaque. Andy Muschietti enfile donc les séquences horrifiques comme des perles à grand coups de jump scare parfaitement maîtrisé mais ne parvient jamais à créer la tension anxiogène qui faisait parfois merveille dans le premier film. De plus on a parfois un peu la sensation que les événements s'enchaînent de manière répétitive et purement mécanique alors qu'on pouvait vraiment espérer un crescendo tout autant horrifique que dramatique. Les amateurs de Pennywise seront peut être également déçu de le voir disparaître bien trop souvent de l'écran au profit d'autres créatures horrifiques.

Vraiment dommage donc, le bouquet final ressemble vraiment un peu trop à un pétard mouillé .... Tout ça pour ça !!