Arnaque à la carte

« Il n’y a pas d’arnaque sans pigeon », en effet ! Car Ca$h a le mérite de mettre en garde un spectateur naïf contre la duperie tapie sous ses trompeuses apparences, ici vaste coquille plaquée or – en considérant le budget et les acteurs – où règnent non-sens, facilités scénaristiques et mise en scène vulgairement tape-à-l’œil. Sans jamais croire une seule seconde aux retournements plus rocambolesques les uns que les autres, nous assistons à une curieuse immobilité où tout le monde marche, court et espionne dans tous les sens pour finalement se retrouver aux mêmes endroits. Magie d’une partie de poker truqué, coup de dé pipé joués ensemble puis disputés comme on détourne l’attention d’un passant pour lui voler son portefeuille. Autant dire que le coup est bas. En fait on ne comprend rien à ce film : la duplicité appelle la duplicité elle-même doublée, redoublée, dédoublée ; on s’embrasse on se déteste on se trahit au son des flûtes champagnisées pour finir en habits de communiants, blancs comme neige. Où es-tu, subtilité ? En dépit d’un certain charme que véhiculent des comédiens doués et une musique vitaminée, le film tente un coup de bluff mais joue à vide.