(...) Si le jeu tout en finesse (ou pas) de Jennifer Aniston intrigue durant vingt minutes, il lasse vite par sa répétition. Il en faut des épaules solides pour composer un personnage si proche de la paralysie, et si loin des scaphandres et des papillons. On a beau saluer « l’enlaidissement physique » qui jadis fit la popularité de Charlize Theron dans Monster avant de lancer une vague de rôles cassant l’idéal de beauté hollywoodien, la mayonnaise ne monte pas. Au bout de trois-quarts d’heure d’une intrigue stérile d’événements, on croirait encore que le film puisse sursauter. Au lieu de cela, il convoque sa légion de clichés pour meubler un scenario en panne. Un fantôme qui réapparait dans une piscine. Un voyage improvisé à Tijuana, patrie de Sylvana. Une pseudo-romance naissante entre le veuf bourru et la malade misanthrope. Le retour du type maigre qui causa l’accident fatal (un quasi-cameo de l’excellent William H. Macy).
Dans les derniers temps de son histoire filmique, alors que les paupières d’une partie de la salle se sont déjà refermées, Claire devient, suprême pied-de-nez, obsédée par l’idée de ce gâteau qui donne son titre à l’œuvre, ce qui réaliserait le « rêve » de la regrettée Nina. Et là au moins, le film semble cohérent avec lui-même : un gros dessert couvert de glaçage bourratif, qui pèse son poids sur l’estomac. D’aucuns ont vanté la performance de l’ex-Rachel de Friends. Ils n’ont pas tout à fait tort. Car même alitée et même cassante, Jennifer Aniston reste l’éternelle « girl next-door », cette voisine que l’on ne prendrait pas sérieux, fusse-t-elle une mante religieuse. Peut-être la scène la plus réussie du film est-elle alors celle qui montre le fils de feue Nina, six ans tout au plus, ouvrant la porte de toilettes déjà occupées par Claire, avant de lui demander simplement, avec sa franchise enfantine, ce qui est arrivé à son visage (...)
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