mars 2011:


Je n'avais pas d'a priori sur le premier volet, ni sur celui-là d'ailleurs. Le premier avait au moins l'attrait de la nouveauté et se tenait à peu près correctement sur le plan scénaristique. Ce "Camping 2" est sur ce point au moins très décevant, pour ne pas dire consternant.

Très mal écrit, le récit se détériore au milieu du film avec, en point d'orgue de nimportenaouac, une dispute complètement aberrante, surgissant ex-nihilo et censée renverser la progression du film. "Camping 2" se vautre dans des artifices d'écriture dérangeants. Je n'ai pas envie d'éreinter le film, je n'aime pas cet exercice, mais franchement, ce sera dur de lui trouver des circonstances atténuantes, de me retenir tant le niveau est bas.

Onteniente et Dubosc au scénario ont voulu garder la même structure que sur le premier épisode, soit mettre entre les pattes des habitués du camping un élément réticent, disparate, un bleu bite qui, par ses propres soucis, met en lumière l'humanité et les problèmes des autres personnages. Il en résulte qu'on n'apprend rien de neuf et qu'on a les mêmes gags, les mêmes situations, les mêmes enjeux, sauf que cette fois l'absence de réel travail d'écriture se voit comme le nez au milieu de la figure. Me racontez pas de connerie : ils ont écrit ça vite fait mal fait dans l'urgence du premier succès, c'est criant, j'en ai les tympans percés!

Alors quel intérêt? Pfff, je ne sais pas. Je continue d'avoir une sorte d'affection peut-être benête pour Franck Dubosc, même s'il n'est pas drôle dans ce film-là. Mais le scénario l'oblige à forcer le trait mélancolique de son personnage. Sur le premier film, cela passait limite, sur celui-là, ça coince aux entournures.

Et puis, il y a Richard Anconina, qui est un comédien très étrange qui exerce sur moi un drôle de charme. Je vais essayer d'expliciter. Son jeu est quand même foutrement particulier, sa diction, sa gestuelle, ses tons ne sont à nulle autre pareille et n'en finissent pas de m'intriguer. Je ne peux pas dire que j'aime cet acteur mais une part de mystère en lui me fascine. Je ne le comprends pas, j'avoue et je reste baba devant ce jeu bizarroïde. Comment on peut jouer comme ça? Car au bout du compte, il laisse une trace singulière dans ses films. Aussi ai-je toujours la curiosité de voir comment il investit un personnage et le modélise dans les situations proposées. J'ai beaucoup de plaisir à le voir jouer et je ne saisis pas bien pourquoi.

Finalement ça fait pas grand chose pour ce film. Je ne me suis pas ennuyé, m'enfin c'est pas passé loin quand même. En tout cas, je n'ai pas souri une seule fois. Pauvre.
Alligator
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le 17 avr. 2013

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Alligator

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