Marvel c'est comme une soirée alcoolisée. On enchaîne les verres les uns après les autres avant de passer de l'autre côté, complètement joyeux à en perdre parfois la raison.
Le problème d'une telle cuite revient à revenir sur Terre. La réalité de plusieurs productions sans saveur et peu significatives alors qu'elles avaient tout pour nous plonger dans le bonheur immédiatement.
Pire encore, je crois à titre personnel qu'avant d'atteindre cet état d'esprit et cette euphorie liés à l'alcool, il faut passer par des premiers verres. Berk. Ces premiers verres dégueux qui brûlent la gorge et le palais, que l'on coupe à l'eau et qu'on prend en accompagnement de la mal-bouffe pour faire passer le tout. Oui vous savez, ces verres qui arrachent la bouche au début avant de ne plus y prêter attention. J'ai toujours trouvé que les premiers verres en soirée étaient infects, et Captain Marvel en est le parfait reflet. On y vient enfin, après l'énorme fête organisée par Thanos dans Infinity War, Ant-man 2 et Captain Marvel sont des aberrations. Les mots sont durs et pourtant la déception est immense. Voilà, c'est la courbe du taux d'alcoolémie qu'est devenu Marvel, quelques pics épiques pour des creux chiants et sans intérêt.
Teasée depuis quelque temps et annoncée comme le sauveur, Captain Marvel est enfin arrivée sans faire de bruit artistique. Le pire dans tout ça ? Un carton quasiment assuré alors qu'il y a quelques semaines sortait une production nettement supérieure et oubliée... Alita Battle Angel. Mon mécontentement ? J'ai l'alcool mauvais ce coup-ci, il est vrai tant je suis passé à côté. Ça y est, je suis devenu trop vieux pour ces conneries. Peut-être. Se contenter de si peu et en redemander relève de la folie.
Prenez conscience que ce film est à côté de la plaque. Anti-spectaculaire, académique pour resté gentil, bien interprété certes, mais terriblement fade. Des promesses non tenues pour la maison des idées qui continuent de compter des billets verts à la pelle. Jamais faire du pognon n'aura été aussi facile. Le pire dans tout ça ? Ils ne s'en cachent même pas. Dès le générique de fin on vous demande de payer votre place pour Avengers: Endgame. Pire encore ? Faire d'un chat numérique des arguments de vente pour des goodies sans intérêt.
Je suis en colère car j'attendais Captain Marvel. Je ne connaissais pas du tout le personnage, mais d'emblée on est parti du mauvais pied entre elle et moi. Je déteste le féminisme exacerbé qui gangrène Hollywood en ce moment. Personne n'a attendu Marvel pour faire des femmes fortes ! N'oubliez pas des films comme Terminator, Alien, Kill Bill ou encore Le silence des agneaux pour vous souvenir que des grands rôles féminins il y en a eu une flopée. En parlant de flop, Captain Marvel n'arrive pas non plus à aborder l'émancipation de la femme autrement que par un scénario d'une faiblesse totale. Il y a eu pourtant des tentatives pour nous surprendre et voilà bien le regret. Des promesses non tenues, effectivement.
Le film est assez chiant, avec peu d'action à se mettre sous la dent. Pourtant le début était encourageant et rageant, finalement. L'espace n'est qu'une surface non utilisée dans le film alors qu'on attend désespérément de prendre part à des enjeux de grande envergure ! Donc on a enfin dans Marvel la formule archi-déjà-vu de l'héroïne qui a perdue la mémoire. Youpi. Et on n'a même pas la résolution de comment elle a fait pour se souvenir de tout ! Entre Green Lantern et Top Gun, le film avance péniblement sans jamais aller au bout des choses. Pour autant je reconnais qu'il fait le minimum pour divertir.
Quelques personnages sortent du lot à l'image de Talos excellent et surprenant, Fury parce que tout le monde aime Samuel L. Jackson et de l'amie d'enfance de Carol (super actrice au passage). Brie Larson est craquante mais pas transcendante. Demeure Jude Law qui prend son chèque, Djimon Hounsou et Lee Pace totalement anecdotiques. Clairement les deux derniers apparaissent au générique et c'est un scandale, moi qui m'attendait à une baston entre Captain Marvel et Ronan, j'ai été déçu.
Je reviens rapidement sur le personnage de Nick Fury, l'ombre de ce qu'il est dans Avengers tant ce personnage n'est là que pour faire de l'humour. D'ailleurs, la technologie pour rajeunir l'acteur est bluffante, et dès les premières secondes on oublie que c'est du chiqué à tel point qu'on se dit par moment que l'on rattrape un film fait par l'acteur dans les années 90.
On n'échappe pas à un scénario faible, aux gags permanents qui ne font pas rire, au mieux on sourit. Peu d'enjeux dramatiques, mais des tirades sur la force de l'amour ça on en a un paquet. Les décors sont peu inspirés tout comme la musique... malgré des titres des années 90 qui rendent nostalgique.
En vrai, le film n'est pas mauvais mais il n'est pas bon non plus. Au bout de 10 ans et après une vingtaine de film, voir Captain Marvel aujourd'hui revient à se faire racketté par des gens plus forts que nous, aimé se faire palpé et en redemandé. C'est plat et les gens adorent. C'est avec ce genre de film que je ressens une lassitude et un détachement progressif envers un MCU qui pouvait faire beaucoup mieux.
Captain Marvel, un verre forcé en attendant l'ascenseur émotionnel du prochain Avengers. Une étape imposée par Marvel pour apprécier des intrigues ultérieures. Un épisode relou, de remplissage, destiné à remplir des quotas dans une série qui peine à décoller. Sans être bon ni mauvais, il est purement déçevant.
5/10.