Sans avoir besoin de divulgâcher, le fait que le film affiche clairement ses ambitions féministes n’est pas un mal. La seule chose décidée de ce point de vue est le fait que les réalisateurs aient choisi de ne pas sexualiser Vers ou encore d’exclure une histoire d’amour. Le reste du propos et de la critique sociétale sous-jacente, comme la condescendance des institutions à l’égard des femmes, étant faite avec une « grande » subtilité, cela ne sert pas à grand-chose. Ni les personnages, et encore moins les enjeux ou le scénario se sont servis par ces choix. Exit donc ce qu’on a pu entendre avant sa sortie, il n’y a pas beaucoup d’intérêts si ce n’est une direction marketing pour surfer sur une vague. Revenons-en au cœur du sujet, à savoir le film. Et c’est bien là que le bât blesse.
Le plus marquant est le manque d’ambition générale, qui se voit à l’écran. Cela nuit au métrage. Seul quelques beaux plans et séquences sont à mettre au crédit des équipes techniques et des effets numériques. Après Thor Ragnarok et Black Panther, la différence de traitement est frappante. Il manque un créateur avec un style et une pâte, tel James Gunn pour Les Gardiens de la Galaxie. Le manque de lisibilité dans les combats finaux, alors que ceux du premier acte sont réussis, vient souligner une réalisation plate et sans moment mémorable. La direction artistique assez impersonnelle est tout aussi dommageable. Entre science-fiction, buddy movie, et quête d’identité, le film se permet en plus de ne pas choisir son genre, ce qui lui donne un côté bancal. La quête de Vers, bien que classique dans sa construction, reste cependant assez attrayante pour que l’on veuille connaître la vérité, mais l’effet de surprise reste quelconque aujourd’hui. La faute aussi à un scénario qui manque cruellement d’enjeu en dehors de cette recherche d’identité.
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