C’est en renouant avec une intrigue plus simple, davantage axée sur le rapport sensible qu’entretient l’héroïne avec le monde qui l’entoure et qu’elle cherche désespérément à comprendre, que Captain Marvel s’avère être une plutôt bonne surprise : les années 90 se changent ici en époque nostalgique que l’intrigue revisite avec panache et humour, réservant çà et là quelques trouvailles burlesques (la grand-mère dans le métro vaut son pesant d’or). La charge féministe s’insère de façon malicieuse dans le film, malgré quelques lourdeurs d’écriture et une tendance à encombrer la dramaturgie par la répétition de mêmes scènes ad nauseam ; c’est un récit d’initiation convenu certes, mais guère déplaisant à suivre. Surtout, cette superproduction est balayée par un vent de fraîcheur qui vient du beau duo formé par Brie Larson et Samuel L. Jackson (ou du trio, si l’on compte le chat !), aussi comique qu’attachant. Loin de convaincre totalement, ce Captain Marvel offre néanmoins ce qu’il faut d’émotions et de spectaculaire pour passer un bon moment, sans s’arracher les cheveux à cause du kaléidoscope de références qui tend à devenir – et on ne peut que le déplorer – la marque de fabrique des productions de l’écurie Marvel.