J'avais beaucoup aimé le roman de Stephen King.
J'avais adoré la première version cinématographique, signée Brian De Palma.
Et donc, en tout logique ... j'ai pas du tout aimé cette 4eme (!) reprise de l’œuvre originale.
Dans un inintérêt évident, MGM recycle son catalogue à l'envi, et elle se rend compte qu'elle a encore les droits du roman de Stephen King. Bref, on s'en fout du film de De Palma, Kimberley Pierce est engagée pour réaliser à nouveau Carrie, sous couvert d'être plus fidèle au roman.
Sauf que ça reste vraiment pas bon, et comme on a engagé une star du calibre de Julianne Moore pour jouer la mère de Carrie, on en met des tartines sur son cas clinique, qui en fait des tonnes, aucune nuance, jusqu'à un final ridicule qui cite ouvertement Shining. Rien que ça.
Finalement, la seule bonne du film est dans le choix de Chloë Grace-Moretz pour jouer le rôle-titre, car pour une fois, elle a l'âge du personnage (15 ans), elle a cette fragilité qui peut rendre Carrie si touchante, mais également le physique banal.
Sinon, le film baigne dans une sorte de faux puritanisme assez consternant, où si la scène de la douche y est, dite celle des règles, elle est vraiment filmée de façon à ne rien voir des demoiselles.
Sans vouloir déflorer le secret, il y a pas mal de morts mais là aussi, on se croirait dans un Destination finale, pas une seule fois on ne sent la peur, c'est presque du Grand-Guignol à ce niveau-là.
Je m'excuse de comparer ce film à celui de Brian De Palma, datant de 1976, mais c'est pour souligner encore plus la différence en termes de réalisation, d'audace, de violence, de la force de l'image. On sent presque une régression en termes d'ambition formelle. On est plus proche d'un film d'horreur banal qu'une parabole sur l'éveil à la sensualité d'une jeune fille.
Dans le genre film inutile, Carrie la vengeance tient du chef d’œuvre !