"Je ne pense pas que la vérité ait une température". Peut-être.

Casting de fou, Monsieur R.Scott, thème proche - en tout cas vendu ainsi - du Savages de Stone que j'avais apprécié, ce Cartel avait de solides atouts pour me plaire.


Assurément, la photographie est belle, les cadrages léchés. La seconde moitié du film propose même un plan machiavélique d'une mante religieuse débridée qui, non contente de baiser des ferraris, se joue littéralement d'un trio masculin de beaux gosses. Bardem est à contre emploi, Fassbender est touchant de d'assurance crédule, Pitt poursuit son petit numéro à la Cogan, Pénélope Cruz est magnifique, Cameron Diaz est une savoureuse cagole mais ... punaise, qu'est-ce qu'on s'emmerde !


Si la seconde moitié du film propose, enfin, quelque chose à se mettre sous la dent, la première heure a tout du supplice. L'action, le côté jusqu'au-boutiste et malsain du scénario final ne parviennent pas à me faire oublier que, jusqu'à la 52è minute (oui, j'ai souvent regardé l'heure) je me suis royalement fait chier. Bavard, vide, faussement tourné vers un sexe irrévérencieux, le scénario est à la limite du lisible. L'histoire n'a aucun intérêt, alors il n'y en a pas. Confuse, l'intrigue est à peine mise en place, se reposant le plus souvent sur un casting certes 5 étoiles mais qui ne parvient pas à insuffler une âme à ce départ lourdingue. Le meilleur moment reste la vision de cette superbe photo de l'immense Steeve Mac Queen et la vision de sa moto toute droit sortie de la Grande Evasion. Je reconnais à Scott le génie, tout comme Prometheus mettait en avant le génial Peter O'Toole et Lawrence d'Arabie, de nous rappeler ce qu'est une star du cinéma et un grand film.


Cartel a au moins eu le mérite de me redonner l'envie de me programmer La Canonnière du Yang-Tse d'ici cet été. Pour le reste, je conseillerai durant 50 minutes de laisser le film tourner, de passer quelques levels de jeux à la con sur son smartphone, de corriger quelques copies pour enchainer directement sur la dernière heure. Vous aurez à peine manqué du vide, une scène de baise assez vulgaire d'une bagnole et si platement transgressive ; mais vous pourrez comprendre l'intrigue sans souci car elle n'existe quasiment pas jusqu'alors.


Au moins chez Stone et son Savages, il y a un poil d'ironie et d'auto dérision pour un casting tout aussi impeccable ...


Message à R.Scott : pitié, pas de Blade Runner 2. Arrête. Juste, arrête. Moi, je t'aime toujours.

Aqualudo
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le 14 mai 2014

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Aqualudo

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