Une comédie sur l'esclavage mais...

Cette semaine sort une comédie avec un grand pourcentage de chance que tout le monde en parlera et un encore plus grand pourcentage de chance que ce sera une grosse merde : Alad'2 !!! Du coup, j'ai décidé de boycotter le film. Je ne vais pas le voir et m'infliger près d'1 h 30 de supplice. Du coup, j'ai décidé de parler d'un autre bien moins détestable qui se voulait être une comédie qui donne à réfléchir, mais au final est un film plus que banal, un peu sympathique et que sont grand défaut est d'être une comédie simpliste. Il s'agit de Case Départ.

Téléfilm sympa

Visuellement, il n'y a vraiment rien à dire sur cette comédie. Si au niveau de la reconstitution le film est plutôt classe, on est dans la droite lignée des téléfilms sans vraiment d'idées incroyables. Il n'y a rien de vraiment transcendant dans le film et d'exceptionnel. Cela reste comme la plupart des comédies qu'on regarde depuis presque 15 ans : un téléfilm qui se regarde. Même la transition époque moderne, époque esclavagiste se fait sans grands panaches. C'est plat. Cela dit, ce n'est pas mauvais, c'est juste dans la moyenne. Du coup, on va aborder sur ce qui devrait nous intéresser ! Les personnage !

2 Antillais dans le brouillard

Au niveau des personnages, on a Régis (Fabrice Éboué) et Joël (Thomas N'Gijol). Bon. Petite parenthèse au niveaux des acteurs. J'aime bien Fabrice Éboué et il était le meilleur personnage de Fatal et je trouve ses comédies assez intéressantes. En revanche j'ai plus de mal avec Thomas N'Gijol. Cependant dans le film, je trouve leurs personnages très simplistes et limités. Régis est l'archétype même de l'homme qui a réussi mais qui semble qui ne doit rien à personne et qui s'en sort en étant conciliant. Bref, il collabore. Joël est l'opposé de Régis qui essaye de s'en sortir en se rebellant. Ils pensent ne rien devoir avec un père qu'ils n'ont pas connu et déchire leur acte d’affranchissement. On va revenir sur ça plus tard.

Les autres personnages sont assez limités et fonctionnelles Rosalie (Stefi Selma) et Isidore (Eriq Ebouaney) sont des esclaves qu'ils doivent les faire unir, la vieille tante (Isabel del Carmen Solar Montalvo) est un personnage qu'on va y revenir aussi et les Jourdain sont des propriétaires d'esclaves comme ils étaient à peu de choses prêt à l'époque. Bref, on est dans la droite lignée de ce qu'on peut attendre.

Pas une comédie maline sur l'esclavage...hélas

Il va falloir me suivre pour comprendre là où ce film me pose problème. Le film est mal écrit. Faire une comédie sur l'esclavage était un pari risqué mais je ne peux que saluer ce geste. Sauf, qu'il y a un problème. La tante envoie magiquement Régis et Joël à l'époque de l'esclavage pour qu'ils apprennent à ne pas oublier ce que leurs ancêtres ont subi. Ok. Il y a juste un problème dans l'intrigue. Ils n'ont pas connu leur père ! On a 2 personnes qui héritent d'une personne qui n'ont jamais connu et qui ne doivent rien ! Donc sur le principe c'est cruel parce que l'Acte d'Affranchissement est un trésor inestimable et un document important, sauf qu'il ne faut pas s'étonner. De plus, ils ont remonté le temps mais font quasiment n'importe quoi. Cela dit, je trouve que l'histoire se suit bien même si on sait qu'au bout du compte ils feront tout pour s'en sortir. Ce qui est dommage est aussi qu'ils ne sont pas du tout subtile. C'est une réflexion que j'ai eu avec Get Out, mais contrairement à Get Out c'est encore bien trop visible. C'est comme s'ils ont mis la thématique sur leur front. Du coup, ce qui tient est une comédie...qui m'a fait sourire par moment mais pas rire. Et c'est un problème parce qu'on aurait pu avoir une surprise maline, mais on sent trop qu'ils ont voulu faire une comédie basique avec un niveau d'écriture plus que simpliste. Du coup, quand les critiques presses disent qu'il s'agit d'une comédie maline sur l'esclavage, je pouffe. On aurait pu avoir une version Christmas Carol du film avec la tante ! Mais non. Elle les téléporte, ils subissent l'esclavage, ils reviennent et la tante leur dit : "vous avez retenu la leçon ?" Tu m'étonnes qu'ils ont retenu ! Cela dit, leur évolution est quand même sympathique, en dépit de la simplicité du tout.

Déjà oublié.

Techniquement, je suis dans le ni ni avec ce film. Ni particulièrement bon, ni particulièrement mauvais. On sait ce qui se passe tout le long, on rit un peu et on oublie. Je trouve dommage que le film soit autant dans le moyen car on aurait pu avoir une bonne surprise. Bref, s'il faut voir une comédie sur l'esclavage, on a Django Unchained. Il raconte déjà mieux, tout ce que ce film raconte. En plus il y a des flingues.