Qu'on se le dise, Cendrillon n'est pas mon Disney préféré. Mais quand il est sorti sous sa version cinématographique, courant mars en France, je me suis tout de même précipitée. Ouais ! Et t'en a pensé quoi ? s'impatiente le lectorat. Attend ! lui dîtes vous. Parce que la blague dans l'histoire c'est que le jour où je me me suis décidée à aller le voir, vous voyez pas que le hasard du calendrier a fait que deux jours plus tard j'allais également assister à une représentation version ballet avec tutu et toutti quanti ; et pas plus tard que le lundi qui suivait, paf !, je vous le donne en mille : la version animée passait sur M6. T'y crois ça ? Je ne vais donc pas donner mon avis sur la version ciné (enfin un peu quand même) mais faire un podium des trois. Ca va changer.
Le dessin animé, je l'ai vu, revu, re-revu, re-re-revu en VHS et DVD. J'aime bien Gusgus et Lucifer :) Et puis la chanson de la marraine, Salagadou, la menchikabou, la Bibidi Babidi Bou. Mélangez tout ça, et vous aurez quoi ? Bibidi Babidi Bou ! Et hop ! Je vous l'ai collée pour trois heures ! Ha ha ha ! C'est un Disney donc c'est doux, c'est lisse, c'est mignon, c'est naïf, c'est un bonbon, un doudou, une madeleine. La version cinématographique aussi est une production Disney. C'est tout aussi édulcoré et pas du tout revisité. De là à dire que c'est une arnaque... il n'y a qu'un pas. Tout y est, même les souris et les petits oiseaux font parti du casting mais la réalisation n'a pas poussé le vice jusqu'à leur donner la parole. Cette adaptation n'était sans doute pas nécessaire mais les grandes filles sont tombées dans le piège pourtant visible à des kilomètres. Ceci dit, deux points positifs tout de même: la bande originale et les effets spéciaux. Et puis la robe... mousseuse, de la tulle et des froufrous ! Ah ce n'est pas celle mise en scène par Thierry Malandrain dans son ballet. Côté robe de princesse on repassera. Tout est minimaliste et suggéré sur scène donnant toute la place aux vingt danseurs. Et là, côté innovation et originalité, le spectateur en a pour son argent. On a beau connaître l'histoire, on se demande comment le chorégraphe va renouveler les scènes du célèbre conte de Perrault au fur et à mesure que les tableaux avancent quand d'emblée il bouleverse les codes en plaçant les rôles de la marâtre et les deux sœurs dans les entrechats et autres fouettés d'hommes... Quelle merveilleuse idée ! Ils sont remarquables de justesse et donnent une autre dimension aux personnages. Ils les rendent tout aussi détestables mais avec une pointe d'humour jusqu'ici inexploité dans les autres versions. De là à ce qu'ils volent la vedette au couple star... Là pas de souris, pas de chat ni de cui-cui bleus mais des centaines d'escarpins en toile de fond et des mannequins en guise de partenaire de valse. Simple. Juste. Ingénieux. Efficace.
Donc, si vous avez le choix entre ces trois adaptations du conte de l'ami Charles, préférez lui le ballet de Malandrain à la version ciné de Kenneth Branagh. Enfin moi ce que j'en dis...