Cent Mille Dollars au soleil par Cinemaniaque
C'est vrai, dans le fond, quoi de mieux que des camionneurs pour causer façon Audiard ? Surtout quand ces dits camionneurs sont la crème des acteurs de l'époque, de ceux qui récitent le dialoguiste prolétarien comme Laurence Olivier déclame Shakespeare. Ventura, Blier, Belmondo : trio gagnant pour un film à 70 à l'heure, quelques fois ralentis par le sable de séquences un peu longues, un peu ternes, un peu trop "hors sujet" (la révolution en cours). C'est franchement dommage, car le reste est là : dialogues aux petits oignons, acteurs au top, mise en scène sympathique, que du beau, que du lourd. Bien sûr, y aurait un arrière-goût de pur produit commercial que ce serait pas fortuit, un peu éloigné de certaines audaces comme Un singe en hiver par exemple, moins convivial que les Tontons flingueurs et autres Barbouze aussi, mais bon, ça n'empêche pas 100 000 dollars au soleil de casser la baraque et de garder, presque 50 ans plus tard, la même saveur épicée qu'autrefois. Merci Michel, merci Henri, Jean-Paul, Lino et Bernard d'être immortels dans nos coeurs et nos oreilles.