Un très bon début, bien filmé… Des images fortes, une caméra qui scrute, des personnages qui se dessinent, des rapports qui se précisent… tout cela sur le quai d’une gare où l’on se prépare à se rendre à un enterrement. Ce rassemblement – voulu non sans un certain degré de perversité par le défunt – va être l’occasion en se poursuivant dans le train d’affrontements douloureux… Puis l’enterrement et ses suites… Sur un scénario vivant et original, on s’aime, on se déchire, on se fait du mal… On vit quoi ! Le rendu psychologique des personnages et de leurs rapports est - comme toujours avec Chéreau - impeccable. Dommage que la fin (après l’enterrement en gros), un peu étirée, ne soit pas au même niveau, malgré une dernière séquence magistrale… Les acteurs sont superbement dirigés : Valeria Bruni Tedeschi domine l’interprétation où seul Charles Berling est parfois un peu en dessous et où Vincent Perez est surprenant d’aisance dans un rôle difficile. Comme toujours chez Chéreau, on a le spectacle de la confusion des sentiments dans des consciences torturées que la vie a meurtries… C’est bien vu, bien rapporté, avec des fulgurances mais aussi avec quelques maladresses. C’est infiniment mieux, à mon sens, que La Reine Margot mais moins bien que Gabrielle, qui reste à ce jour et à ma connaissance le meilleur film de l’œuvre de Chéreau.