Violence des échanges en milieu affrété.

C’est terrifiant comme du Moutout, âpre comme du Dardenne et engagé comme du Cantet. Un film qui fait froid dans le dos en partie parce qu’il est formellement froid, glacial à l’image de sa structure sonore qui ne laisse jamais de place à la musique, pas même diégétique. C’est terrible. Gourmet est de chaque plan, il est exceptionnel dans le rôle de ce cadre supérieur d’une agence de fret maritime, pour laquelle il prendra une initiative immorale qui lui sera fatal puisqu’elle le conduira à son licenciement.


 Le film et Gourmet transmettent cette perdition morale, à travers cet homme à la fois victime et coupable, antipathique et attachant. C’est un film très complexe, superbement écrit, mais en ce qui me concerne, j’admire le geste mais ça manque un peu d’optimisme, de l’éventualité d’une possibilité d’issue positive pour l’apprécier autant que les films des auteurs suscités. Il y a la petite fille, c’est vrai, elle est la seule lueur d’innocence et je trouve qu’on l’empêche un peu trop de s’imposer. Mais ça reste un film impressionnant, aucun doute là-dessus.
JanosValuska
6
Écrit par

Créée

le 21 févr. 2020

Critique lue 140 fois

1 j'aime

JanosValuska

Écrit par

Critique lue 140 fois

1

D'autres avis sur Ceux qui travaillent

Ceux qui travaillent
EricDebarnot
7

Père de famille

Comment regarder un film aussi juste, et aussi dur que "Ceux qui travaillent", quand on a soi-même eu un parcours professionnel de cadre, qu'on a été (et reste) soutien d'une famille, et qu'arrive...

le 29 sept. 2019

37 j'aime

1

Ceux qui travaillent
Michel_Vaillant
3

Celui qui s'ennuie

Mais quel enfer... Et pourtant les intentions étaient bonnes, à savoir toucher à l'universel de la violence et l'aliénation au travail, cette fois en s'intéressant à un cadre et sans les gros sabots...

le 29 sept. 2019

16 j'aime

3

Ceux qui travaillent
limma
7

Critique de Ceux qui travaillent par limma

Ceux qui travaillent opte pour le contexte banal mais non moins féroce du milieu professionnel, et on pense à Stépane Brizé et à ses personnages mutiques et aux destinées désespérées, de La loi du...

le 19 nov. 2019

16 j'aime

3

Du même critique

La Maison des bois
JanosValuska
10

My childhood.

J’ai cette belle sensation que le film ne me quittera jamais, qu’il est déjà bien ancré dans ma mémoire, que je me souviendrai de cette maison, ce village, ce petit garçon pour toujours. J’ai...

le 21 nov. 2014

32 j'aime

5

Titane
JanosValuska
5

The messy demon.

Quand Grave est sorti il y a quatre ans, ça m’avait enthousiasmé. Non pas que le film soit  parfait, loin de là, mais ça faisait tellement de bien de voir un premier film aussi intense...

le 24 juil. 2021

31 j'aime

5

Le Convoi de la peur
JanosValuska
10

Ensorcelés.

Il est certain que ce n’est pas le film qui me fera aimer Star Wars. Je n’ai jamais eu de grande estime pour la saga culte alors quand j’apprends que les deux films sont sortis en même temps en salle...

le 10 déc. 2013

28 j'aime

8