En appelant ses figures et monstres les plus marquants à se réunir dans une ville transformée en vaste parc d’attractions, Chair de Poule rend un bel hommage à la saga de romans pour jeune public écrite par R. L. Stine. Fluide et dynamique, la réalisation de Rob Letterman mobilise les mouvements de caméra que l’on trouve traditionnellement dans un film d’épouvante à destination des adolescents, construit sa peur bon enfant sur un enchaînement de petites saynètes sympathiques dans lesquelles surgissent çà et là quelques jump scare efficaces. Le grand finale orchestré dans plein lycée réjouira les jeunes spectateurs qui verront leur cadre scolaire se muer en espace de combat ; c’est également l’occasion de profiter d’effets visuels fort réussis qui apportent au petit monde de Stine une puissance imagogène à sa hauteur. Cousue de fils blancs mais honnêtement exécutée, cette adaptation bénéficie en outre d’un trio d’acteurs en grande forme : Jack Black, Dylan Minnette – qui paraît ne pouvoir se passer de l’école – et Odeya Rush. Seul bémol à la clef, le personnage intitulé Champion ne trouve à sa présence d’autre explication qu’être le ressort comique de la joyeuse bande : sa maladresse et ses flots de paroles ininterrompues lassent au point de le rendre antipathique. Accompagné par la partition de Danny Elfman, Chair de Poule assure spectacle et bonne humeur tout en réservant quelques frissons. Plaisant.