Tout amoureux de cinéma SF n'a pas manqué il y a quelque années l'excellent district 9 qui a su insuffler un peu de vitalité à un genre un perte de vitesse, un genre de plus en plus envahis par les daubes, les producteurs n'y voyant qu'un moyen de ratisser du geek et du féru de vaisseau et de méchas. Entre Nolan persuadé de faire du cinéma intelligemment, Aronofsky nous jetant de la poudre aux yeux sous couvert de filtre jaune, et les grosse productions mainstream boursoufflées d'effets spéciaux à la Transformers, il suffit d'aimer un peu la SF de Simmons, de Priest, de Dick, ou même de Vance, et on est en droit de lâcher quelques larmichettes devant un tel gâchis.
Et Chappie n'échappe pas à la contamination, mal écrit, carrément niais par moment, n'apportant strictement rien de nouveau, Blomkamp rate un deuxième film, qui ressemble d'ailleurs plus à un long clip promotionnel pour Die Antwoord qu'à un film sur l'intelligence artificielle, puisque finalement le fait que Chappie soit un robot ne change pas grand chose a l'intrigue mis à part qu'il résiste mieux aux balles et aux explosions, il est traité comme un personnage humain, débile au début, "génial" à la fin du fait de ses capacités cybernétiques. Je me suis demandé tout le long du visionnage, qu'est ce que Chappie cherchait a dire, et honnêtement, je n'ai rien trouvé de convaincant, parce que ce film n'a pas de véritable message, pas d'intention de communiquer une vision nouvelle, Blomkamp n'arrive pas a se décentrer de la lutte ethnique sud africaine pour penser son sujet et finalement s'enlise en pensant le robot comme un être humain, lui attribuant presque les mêmes enjeux et les mêmes difficultés.
Autrement dit, tout ce qui aurait pu émerger de Chappie est sacrifié sur l'autel du film a effets spéciaux, produisant du spectaculaire sans se soucier du censé, avec ses ralentis inutiles pseudo-esthétisés, et ses punchlines en mousse destinées a faire marque dans la tête du pauvre spectateur déjà lessivé par tant de conneries, Chappie ne réussi a toucher que par des ficelles si éculées et si visibles qu'on gagnerait fort a parier que les Téléfilm M6 utilisent les mêmes. Et si on doit parler de l'intrigue, on peut en retenir qu'elle n'a rien de passionnant, puisque finalement très interne au film même, résistant mal à la fin du visionnage, ce qui donne un film paquet de chips, qui une fois consommé est aussitôt oublié (sauf que les chips c'est bon ^^).
Voilà, honnêtement c'est mauvais, il n'y a que tout à la fin que quelque chose d’intéressant se profilait, mais c'est la fin donc....