Très décevant !
Tout s’augurait pourtant sous les meilleurs augures. La science-fiction ? Je suis client. Les robots ? J’adore. Le traitement du lien ambigu entre l’intelligence artificielle et la conscience humaine ? Une problématique qui me passionne.
Malheureusement, « Chappie » ne m’a pas du tout convaincu.
Figure de proue de ce désamour : Chappie lui-même. Le robot humanisé, qui doit grandir trop vite dans un monde hostile, se pose comme une véritable allégorie de jeunesses désenchantées. Alors, certes, le personnage est en soi intéressant mais, très sincèrement, j’en attendais beaucoup. Et là où, précisément, j’attendais un héros marquant, de ceux qui vous marque à jamais, j’ai dû me contenter d’un personnage dont le traitement s’avère finalement peu inventif. En fait, pour faire simple, mon problème à l’égard de Chappie est simple : à quelques exceptions près (je pense notamment à la scène où des jeunes le tabassent), il ne m’a pas franchement inspiré une réelle empathie, ni même un simple élan enthousiaste. Plutôt emmerdant quand on sait qu’il porte tout le film…
Et, hélas, la brochette de personnages secondaires, tous très caricaturaux, ne m’a pas davantage interpellé.
Un malheur en amenant souvent un autre, j’ai également trouvé l’intrigue et l’univers bien fades. Le scénario, qui partait pourtant sur des bases solides, privilégie définitivement un dynamisme constant, à grand renfort de scènes d’action inutiles, là où certains sujets auraient mérité quelques temps morts pour être approfondis. Le film ne parvient jamais à développer ses réflexions si bien que l’on éprouve en permanence l’impression de survoler des thématiques pourtant importantes. Un vrai gâchis pour un film de science-fiction qui affiche a priori l’ambition d’une critique sociale.
Que reste-t-il, dès lors, pour sauver l’œuvre ? La réalisation ? J’ai comme un doute. Son classicisme notoire n’a personnellement pas suffi, à mes yeux, pour contrebalancer les faiblesses. La bande-son ? Oubliable. Seuls les effets spéciaux, maîtrisés, sauvent l’honneur.
Mais, au final, vous l’avez compris, j’ai trouvé le film inabouti et franchement dispensable.