À l’instant où je me lance dans un film comme Chappie, je ne m’attends pas spécialement à grand-chose. D’une parce que je ne connais pas le réalisateur et de deux parce que j’ai une confiance très limité quand les acteurs prennent ce genre de pose sur l’affiche principale. Mais il ne faut point juger sans avoir regardé et souvent, à défaut d’être des révélations, ce type de film a parfois le mérite d’être divertissant comme Kingsman : Services secrets. En outre, le réalisateur bénéficiait d’une petite réputation après avoir sorti District 9. Le sujet du film a été vu et revu, il s’agit de l’existence d’une IA tellement bien pensée qu’elle arrive à avoir une conscience, des émotions, etc. Nous allons donc observer l’évolution de Chappie dans un groupe de malfrats.
Première chose qui m’a passablement énervé est la présence de placements de produits. Ils en font tous et dans un sens je m’en fou tant qu’on ne me les balance pas à la figure. En l’occurrence, au bout de 5-10 min, le film n’hésite pas à me hurler dans les oreilles le nom d’une boisson qui devrait être interdite à la consommation, bref passons. Le scénario démarre assez rapidement et nous sommes vite dans le bain de cette société futuriste qui utilise des robots pour faire la police. Le chercheur principal de ce projet décide d’utiliser l’un des robots pour tester son IA dotée de sentiments. Manque de pot, il se fait attraper par des gangsters et se trouve obligé de leur laisser sa machine qui ne sait même pas encore parler. Le film bénéficie d’une mise en scène correcte et d’un jeu d’acteur honorable. Il a en plus le mérite d’être de bonne foi dans ce qu’il propose et cherche à nous émouvoir à travers ce robot à l’esprit enfantin.
Là où sa coince bien vite c’est sur la crédibilité et la cohérence globale de l’ensemble. Je ne vais pas m’amuser à critiquer la pertinence évolutive de l’esprit de l’IA, chacun son point de vue sur la question. Par contre, cela n’empêche pas de remarquer des erreurs évidentes, comme le fait que l’androïde ne sait pas lire et que pourtant il y arrive en regardant les panneaux sur la route. La logique est donc aux abonnés absents de temps en temps. En plus de cela, il faut noter un méchant pas spécialement charismatique et complètement débile, ainsi qu’un nombre de ralentis sur la fin du film qui sont bien lourdingues alors que le réalisateur a montré qu’il savait faire des scènes d’actions sympathiques la majorité du long métrage.
De nombreux défauts ternissent l’ensemble qui ne va de toute façon pas chercher bien loin, il ne faut pas se le cacher. Au final, on se paye une énième super production sans grand intérêt que ce soit au niveau scénaristique que visuel. Nous n’arrivons tout de même pas au stade de la grosse daube, le film de Neil Blomkamp reste regardable et sans prétention.