Carnaval explosif avec Woo et Van Damme.

Quand j'étais ado, j'avais zappé sur ce film sur Canal +, et je n'en revenais pas de la violence. Je n'ai vu qu'une scène, celle où Vandamme shoote dans un bidon d'essence et tire dessus au shotgun, faisant exploser un motard, mais ça m'étais vraiment resté. J'avais changé de chaîne avant que mes parents ne sachent ce que je regardais, mais j'étais allé voir de quel film il était question.

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La première partie est cousue de fil blanc, le scénario brillant par son côté complétement invraisemblable (à côté "Commando", c'est du Tom Clancy). Chance Boudreaux (Vandamme), un loser qui a grandi dans le bayou avec son oncle Douve, aide une jeune femme, Nat Binder (Yancy Butler), sur le point de se connaître les premiers outrages. Celle-ci cherche son père, qu'on a vu dans la scène d'ouverture se faire tuer façon Saint Sébastien par des méchants. On découvre peu à peu qu'un gang de mercenaires qui organise des chasses à l'homme a élu refuge à la Nouvelle Orléans. L'enquête de Chance et Nat les énerve, ils sortent donc leur attirail : shotguns, hélicoptères, lance-roquettes, grenades parce que Chance a tout l'air d'un gibier de choix. Chance se réfugie dans le bayou, puis dans un entrepôt rempli de décor de carnaval.
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Ce film a permis à John Woo de mettre un pied à Hollywood (bon, je ne sais pas s'il faut s'en réjouir). Surtout, il a quelque chose d'unique, car Woo et Vandamme partagent quelque chose : une forme de candeur dans la violence, et l'engagement total dans ce qu'ils font.

On peut donc voir ce film de deux manières. La plus évidente consiste à glousser sur les chargeurs infinis, l'absence totale d'intervention des policiers, la Nouvelle Orléans dépeinte comme une zone de guerre, les personnages archétypaux au possible (grosse déception du côté de la fille, dont le personnage devient au fur et à mesure de plus en plus cruche et horripilant). Et bien sûr le look de Vandamme, chemise en jean ouverte sur le torse et cheveux gras : on dirait une pub pour un après-shampoing. Et les tics de Woo, notamment les colombes, ici tellement évidents qu'ils frisent le second degré.

On peut aussi le voir comme une collaboration qui est resté sans lendemain, mais qui porte ici Vandamme à son point d'incandescence. Le résultat n'est certes pas un nouveau "Citien Kane", mais on a deux spécialistes de l'entertainement qui apportent chacun quelque chose pour faire, dans le cadre du film de genre, quelque chose d'un peu neuf, que je trouve bizarrement à la fois grandiloquent et humble.