Dans la plus pure tradition des films noirs hollywoodiens, "Chinatown" conte une histoire nébuleuse sur fond de manipulations et de crimes.
Le scénario ne va pas épargner le spectateur. Il est là pour le plonger dans les entrailles sombres de Los Angeles et ne va pas se priver pour le faire. Il distribue d'ailleurs les claques au spectateur jusqu'à la fin.
Le tout, sur une superbe musique qui, composée en seulement 10 jours, a concourru à l'Oscar de la meilleure musique (battue par le Parrain II).
Pourtant, malgré ces qualités indéniables, je ne lui ai pas accordé une note exceptionnelle. Cela s'explique par le fait que je n'ai pas réussi à rentrer dans l'histoire et à m'extraire de mon rôle de spectateur passif.
Notamment, je n'ai rien ressenti pour les personnages. Trop lisses pour qu'ils suscitent en moi une réelle empathie. J'ai assisté de loin à leurs pérégrinations.
De plus, l'histoire contient certaines périodes de flottement propices au décrochage.
Alors oui, indéniablement Polanski et ses acteurs ont du talent, tout comme son équipe technique. Mais lorsque je prends du recul, je ne peux être totalement satisfait parce que précisément, ce film ne m'a pas transporté.