Succès français d'il y a bientôt... 20 ans (bordel, 20 ans, quoi), Chouchou, n'a pas pris la moindre ride.
Quand on compare avec la situation actuelle de notre société, on pourrait se dire que rien n'a changé, ou alors que le film était précurseur d'un message de tolérance. Parce que oui, au-delà du caractère comique du film, il y a un vrai fond derrière, un fond qui est sacrément juste et intelligent parce qu'il ne cherche absolument pas à s'en justifier. C'est là toute l'intelligence de Chouchou.
Film éponyme d'un skecth du spectacle La Vie Normale de Gad Elmaleh, Chouchou, c'est l'histoire de Choukri, qui vient de débarquer en France. Ayant fui l'intolérance de sa contrée natale d'Afrique du Nord, s'ouvre alors à lui un monde dans lequel il va progressivement pouvoir vivre librement sa transidentité.
C'est tout. Et c'est amplement suffisant. Moi qui ne suis pas forcément friand des comédies adaptées de sketchs (par ailleurs, j'exècre Coco), Chouchou m'a toujours énormément plu par sa légèreté et son côté ultra feel-good. Il n'y a aucun prétention de quoi que ce soit dans ce film, il est une tranche de vie assaisonnée à l'humour simple, sans tomber dans le gagesque ou l'absurde. Sa force réside dans l'humanité de ses personnages et leur acceptation de l'autre dans sa différence. Quand le seul "méchant" du film est un anecdotique flic névrosé, c'est qu'il y a bien plus d'enjeu à développer les autres personnages, touchants de simplicité et de gentillesse.
C'est avec un film comme celui-ci que la société avance. Il suffit de regarder de plus près le succès médiatique qu'il a eu (penchez-vous sur l'interview de Gad incarnant Chouchou face à Ardisson en 2003, on s'y croirait !) pour comprendre que parfois, faut pas chercher bien loin. Nul besoin de marteler un message, c'est d'ailleurs Alain Chabat qui, selon moi, tiens la réplique la plus importante du film :
Moi, je vis ce que je ressens, sans m'poser de question. Voilà,
c'comme ça.