Enfin un film de super-pouvoir sans super-héros
Chronicle s'annonce comme le nouveau film de super-héros de 2012 mais contrairement (et heureusement) à DC et Marvel, pas de super en slip/combi moulant se battant contre des supers méchants pour sauver la planète et conquérir la belle inutile.
Chronicle réussit déjà un premier pari en terme de construction graphique, celui du "found footage movie" (on retrouve des morceaux de vidéos constituant un témoignage exclusif).
En effet, après la surprise visuelle Blair witch, peu de péloches ont réussi à tirer leur épingle du jeu (hormis [REC] à mes yeux qui se sauvait à mes yeux grâce au rôle du caméraman pro, son contraire se situant vers le nauséeux Cloverfield). Ici, l'histoire sert l'image et vice-versa. Au fil du scénario, la caméra se fait de plus en plus propre, jusqu'à servir la bataille finale dans un mode multi-écrans de toute beauté.
Le second gros point fort de Chronicle demeure son angle d'attaque dans une histoire et un genre somme toute très balisés : des personnages lambdas découvrent leur super pouvoir et l'utilisation qui en sera faite, pour le meilleur et pour le pire.
Le film de Josh Trank propose enfin une appréhension du super-pouvoir par ses personnages principaux comme vous le feriez vous et moi : "avant de sauver le monde, on va d'abord penser à faire mumuse avec".
C'est la partie la plus sympathique du film, car fan de pathos et de construction psychologique, passez votre chemin : ici on pense d'abord à gagner au beer pong et ensuite on sauve des gens.
Niveau point négatif, le film a les défauts de ses qualités : la trame narrative et visuelle peut parfois donner le tournis et les personnages ne sont pas assez fouillés sur la durée du métrage, le film pouvant paraître comme une allégorie du monde cruel de la jeunesse américaine et du besoin de standardisation qui l'habite. On sent planer les spectres des Virginia Tech et Columbine flotter ça et là dans le film sauf qu'ici tout se règle à coup d'onde de choc.
Pour résumer, je reprends l'habile comparaison d'@hillson qui situait Chronicle entre DBZ et Akira.
Bref, c'est beau, léger et délicat comme un kaméhaméha supersonique dans le trou du cul de Superman et consorts.