Le film "Chronicle" a cherché l'originalité à travers deux moyens: le principe que toute image devait provenir d'une caméra effectivement présente dans la narration; et l'idée de présenter de jeunes super-héros à la toute genèse de la découverte de leurs pouvoirs et qui se font dépasser par eux.
Le premier parti-pris n'est pas nouveau, puisqu'on l'avait déjà vu par exemple dans l'assez flippant "Blair Witch Project" en 1999.
Pour BWP, cela faisait vraiment sens, à la fois esthétique et narratif. Ici, c'est plus limite dans la mesure où le scénario en vient à tordre parfois la logique pour justifier que certaines scènes soient filmées.
On accepte quand même l'idée, grâce au fait que l'un des 3 héros, Andrew développe rapidement des comportements psychopathes, justifiant ainsi en partie son obsession maniaque de la caméra.
Cela amène au deuxième point de ce groupe mal assorti: la star black du lycée, le bon copain au sens moral, et son cousin dérivant vers le psychopathe, avec son père alcoolique violent et sa mère mourante. L'idée de cette réunion de 3 caractères différents, liés improbablement par l'accidentel secret de l'acquisition de pouvoirs télékinésiques, est plutôt intéressante elle-aussi. En tout cas, elle introduit une bonne dose dépressiogène dans le film à travers la confrontation d'Andrew avec ses 2 acolytes. On regrettera quand même que la psychologie ne soit pas un peu plus nuancée. De même la dernière scène en fausse ouverture happy end ne suffit pas à en faire en film "lumineux", et a même tendance à affadir le côté noir qui aurait pu être plus assumé.