Classe tous risques. Le titre n’évoque pas la descente aux enfers du protagoniste. Un jour Abel Davos a mis le pied dans la spirale du crime et n’a jamais cessé de s’y enfoncer. Nous assistons à la dernière courbe de son parcours. Le personnage n’a rien d’un bandit aux allures de motards. On a davantage l’impression d’être devant un père de famille devenu voleur comme d’autre sont rentrés à l’usine. Avec le temps, il en a fait une vocation. Mais une fois la main prise dans le sac, c’est la vie de fugitif qui prend le dessus. Dans sa situation, la valeur qui prévaut est la fidélité. Les émotions sont secondaires. Le personnage convient parfaitement à Lino Ventura. Un acteur physique plutôt impassible. Ses amis jouent dans l’ensemble très bien le malaise créé par le retour du gangster dans leur vie. Pour ce qui est de Belmondo, il ne semble pas savoir qu’il n’est plus sur le plateau d’À bout de souffle. Il traîne son cabotinage d’un personnage à l’autre et dans son cas la cigarette ce n’est pas une mauvaise habitude, c’est une béquille. Les amourettes de Stark avec la comédienne battue par son directeur de tournée en trame secondaire apportent peu, mais cela ne nuit pas au ficelage du scénario. L’utilisation de la narration pour nous livrer des informations sur la situation de Davos est bien dosée et sert bien la finale. La mise en scène et la photographie se marient bien. Les séquences tournées en pleine rue ou sur la route sont impeccables. Tout est vraiment bien mis en place pour un titre qui pourrait ressembler à Le dernier chapitre de la vie tumultueuse d’un voleur sympathique.