Film d'action vertigineux

Un grand classique du cinéma d’action qui a le mérite de placer l’intrigue en haute-montagne, me faisant dire que le réalisateur finlandais Renny Harlin semble apprécier les milieux froids. Trois ans après le très bon "58 minutes pour vivre" dont l’action se situait à l’approche de Noël, nous voici en pleine montagne pour un casse hors du commun, perpétré par des malfrats qui en ont dans le pantalon. Enfin, surtout pour ceux qui doivent passer d’un avion à un autre…
D’ailleurs on reconnait la patte du réalisateur avec sa même façon de filmer les avions par en-dessous (plan très impressionnant, je dois dire). J’ai même cru reconnaître plus tard les mêmes lunettes infrarouges ! Tout comme son long métrage précédent, Renny Harlin a voulu un film à grand spectacle, et il a tout fait pour. On peut dire qu’il a réussi, avec une excellente bande son, de très bons effets visuels mais qui ont aujourd’hui considérablement vieillis (notamment lors du crash du jet), et un montage sonore soigné. D’ailleurs, ces trois aspects techniques étaient en course aux Oscars 1994. Mais les plans sont également soignés, avec des prises de vue spécifiques à la montagne. Ainsi nous avons droit à des panoramas comme les montagnards en connaissent, et comme on en trouve aussi dans des magazines spécialisés. Les prises de vue sont pour certaines époustouflantes, vertigineuses, et rendent bien compte de la dangerosité de la pratique de ce sport qu'est l'alpinisme.
Sylvester a les bonnes attitudes pour faire illusion quant aux scènes d’escalade. Pour ces exercices plaisants mais aussi périlleux, il a été doublé par le célèbre et feu grimpeur allemand Wolfgang Güllich et l’américain Ron Kauk. Que ce soit l’un ou l’autre, puisqu’on ne voit pas la différence, ils sont impressionnants d’aisance et de facilité.
Face à cette formidable aptitude et connaissance du terrain incarnée également par l’ami de toujours Hal Tucker (Michael Rooker), la détermination d’un groupe de malfrats nous offre une sacrée opposition de styles. Parmi cette équipe à la recherche de son butin, figure Eric Qualen, porté efficacement par un John Lithgow très inspiré. Rien ne l’arrête, et il fait froid dans le dos tant semble rien ne semble enrayer sa marche en avant ni entamer sa détermination. Pour le reste du casting, il n’a pas à rougir non plus de sa prestation,

Au final, "Cliffhanger traque au sommet" pourrait se résumer au proverbe "La vie ne tient qu’à un fil", et ce dès et malgré la première scène, saisissante de réalisme sur cette tyrolienne improvisée, bien que ce type d’accident soit rarissime. Plusieurs autres moments renforcent cet adage...

… que je vous laisse le loisir de découvrir. "Cliffhanger, traque au sommet" est donc un bon film d’action rafraîchissant, prenant, et qui meublera efficacement un trou de deux heures dans votre planning, ou qui retardera votre coucher si par cas il fait trop chaud. Dites-vous bien qu'il mérite bien mieux que sa note actuelle.