Très déçu par cette nouvelle salve Noé qu’on a survendue depuis son passage cannois à renfort de « huis clos ébouriffant », « danse cauchemardesque » ou « bombe expérimentale » bref un nombre incommensurable de notules dont la presse aime se gargariser, alors qu’on ne l’ovationne pas du tout pour ce qu’il est : Un catalogue du style Gaspar Noé, condensant tous ses précédents films et toutes ses influences, frontalement balancées en introduction à coup de bouquins ou VHS que saupoudrées gaiement d’un bout à l’autre du film.


 Des entretiens (des danseurs que nous allons côtoyer par la suite) introductifs sont offerts sur une vieille télé à tube cathodique, encerclée par Suspiria, Schizophénia, Un chien andalou, Salo ou La maman et la putain, sur la droite ; La métamorphose, L’inconscient, De profundis ou Suicide mode d’emploi, sur la gauche. Joli programme (que l’on sait si l’on connait un minimum Noé, il suffit de se plonger dans le commentaire audio d’Irréversible) dont Climax va s’essayer d’être la mixture avec l’aide d’une bonne sangria empoisonnée. Sans blague.
Plans séquences aux longueurs impossibles, cartons bêtement illustratifs, avalanches de couleurs antagonistes (au premier plan enneigé et sanglant répond ce sol rouille et ces corridors verdâtres), plans circulaires et plans de plongée à gogo, un peu de caméra épaule tournoyante, une grossesse, un gamin, un inceste, des gays, de la baston, de la coke, de la sangria ainsi que de l’électro bien grasse, de Daft Punk à Aphex Twin, en passant par Dopplereffekt et Moroder, généralement bouffée par les basses.
Bref, c’est un désagréable mélange entre la séquence de la soirée dans Irréversible, l’ouverture subjective d’Enter the void et sans doute pas mal de Love – aucune idée je l’ai pas encore regardé, j’avais juste envie d’être de mauvaise foi, tout en sachant que j’ai raison. Un best of. Qui va même refaire le coup du générique de fin au début. Et pousser le vice à balancer le générique de début en plein milieu. Pendant que Gaspar fait joujou, moi je suis consterné. Heureusement qu’il me reste ces chorégraphies incroyables.
JanosValuska
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le 5 déc. 2018

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