Film tourné en 15 jours, dans un décor unique, pour un budget minime, et présenté dans la foulée à Cannes 2018 : on peut dire que Gaspar Noé a voulu lancer un projet très rapidement, qui montre les ravages de la drogue en lieu clos, avec la maestria visuelle qu'on lui connait.
En 1996, des danseurs s'entrainent dans un hangar avant de partir aux États-Unis, et la musique se faisant frénétique, les corps sont en ébullition. C'est donc l'occasion de se retrouver autour d'un verre de sangria, où quelqu'un ayant versé de la drogue, les effets vont être désastreux sur le groupe, entre transe et horreur.


Le film est clairement découpé en plusieurs plans-séquences, avec des coupures parfois invisibles, mais on ne peut pas nier que Gaspar Noé sait se servir d'une caméra, car c'est par moments virtuose, avec ces plans où il semble ne plus y avoir de gravité. Comme une formidable scène de danse vue entièrement de haut, ou ces scènes dans des couloirs qui renvoient à Irréversible.
Quant à la musique, elle ne peut que me plaire, car c'est beaucoup de musique électronique, voire des version instrumentales de Patrick Hernandez, Cerrone ou même les Stones !
Noé est incontestablement un cinéaste visuel, mais il n'est décidément pas capable d'écrire un scénario un tant soit peu intéressant, avec des aphorismes toujours stupides, dont un qui est écrit à l'envers, mais tout ça pour dire quoi ? Comme Love, ça fait partie de la provocation à deux balles du réalisateur, mais où il semble désormais tourner à vide,où il refait encore le film à l'envers, générique compris, tout comme l'absence de têtes d'affiches dans ses films désormais. Mais on peut néanmoins saluer le jeu de Sophia Boutella, dont la scène de démence rappelle fortement celle d'Isabelle Adjani dans Possession.


Concernant le sexe et la violence, Gaspar Noé s'est un peu calmé, ce qui fait que je ne m'explique pas son interdiction aux moins de 16 ans. C'est parfois radical dans le propos, mais rien de vraiment choquant, à part à la rigueur le petit garçon, et ce qui lui arrive. Mais c'est du hors champ, donc pas de quoi pavoiser.
Du coup, Climax est le film d'un réalisateur clairement en panne d'idées, qui semble ne plus rien à dire ; sexe, drogue, transgression, visuel chiadé, il en a fait le tour. Quel sera la suite ?

Boubakar
4
Écrit par

Créée

le 2 juin 2019

Critique lue 463 fois

3 j'aime

Boubakar

Écrit par

Critique lue 463 fois

3

D'autres avis sur Climax

Climax
Velvetman
7

La nuit des morts vivants

Gaspar Noé est un cinéaste à part dans la sphère cinématographique hexagonale. Son style, clivant produit soit une admiration ou un rejet total, en fonction de la perception même du spectateur qui se...

le 18 sept. 2018

156 j'aime

7

Climax
takeshi29
10

Fais pas ch... si tu veux lire une vraie critique, reviens en septembre

Quoi de plus logique que de clôturer cette journée ciné du 22 juin 2018, débutée en compagnie de Andrei Zviaguintsev puis poursuivie à côté d'Abel Ferrara à deux reprises, avec une petite...

le 18 juil. 2018

107 j'aime

30

Climax
Moizi
9

Une critique française et fière de l'être

Séance unique en Guyane pour ce film, je ne savais rien, je n'avais vu aucune image, je ne suis même pas sûr d'avoir vu l'affiche en grand, je savais juste que c'était le dernier Gaspard Noé et que...

le 3 oct. 2018

81 j'aime

4

Du même critique

Total recall
Boubakar
7

Arnold Strong.

Longtemps attendues, les mémoires de Arnold Schwarzenegger laissent au bout du compte un sentiment mitigé. Sa vie nous est narrée, de son enfance dans un village modeste en Autriche, en passant par...

le 11 nov. 2012

44 j'aime

3

Massacre à la tronçonneuse
Boubakar
3

On tronçonne tout...

(Près de) cinquante ans après les évènements du premier Massacre à la tronçonneuse, des jeunes influenceurs reviennent dans la petite ville du Texas qui est désormais considérée comme fantôme afin de...

le 18 févr. 2022

42 j'aime

Dragon Ball Z : Battle of Gods
Boubakar
3

God save Goku.

Ce nouveau film est situé après la victoire contre Majin Buu, et peu avant la naissance de Pan (la précision a son importance), et met en scène le dieu de la destruction, Bils (proche de bière, en...

le 15 sept. 2013

42 j'aime

9