C'est drôle : j'ai beau ne pas avoir vu « L'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford », au vue des critiques j'imagine que j'ai ressenti la même chose que nombre de spectateurs devant ce « Cogan : Killing Them Softly » du même Andrew Dominik. Alors soyons clairs : cela ressemble à du cinéma, la démarche est audacieuse et cette façon de brancarder l'Amérique d'aujourd'hui aussi bien à travers les discours de George W. Bush que Barack Obama a de la gueule. De plus, voir de grandes figures du cinéma mafieux tenir des rôles à contre-emploi tels que James Gandolfini et surtout Ray Liotta, ridiculisé comme ce n'est pas permis à quasiment chacune de ces apparitions, c'est toujours sympa. Encore faudrait-il que le réalisateur se soit donné la peine de raconter une histoire.
Car il serait mentir d'écrire que l'on se captive pour ce récit ma foi bien peu original, certes capable de nous sortir quelques répliques réussies, mais plombé au plus haut point par un manque latent d'action. C'est simple : on a l'impression que la bande-annonce comporte en définitive plus de violence que le film en 95 minutes ! Petite consolation : les échanges improbables et plutôt savoureux dans une voiture à l'arrêt entre un Brad Pitt assez convaincant et l'excellent Richard Jenkins, ainsi qu'un monologue final tellement politiquement incorrect et percutant que l'on est pas mécontent d'être resté jusqu'au bout... Insuffisant toutefois pour faire totalement passer la pilule, la faute à un cinéaste aimant beaucoup trop se regarder filmer : une déception.