Voilà un bijou scénaristique que l’on n’attendait pas. James Ward Byrkit figure ainsi parmi ces metteurs en scène prometteurs. Nous n’allons pas hurler au chef d’œuvre, mais l’encouragement et l’espoir sont de rigueur face à ce travail.
Il pose un univers proche de la série « La Quatrième Dimension » (Twilight Zone), installant ainsi des paradoxes. La notion de métaphysique intervient également, lorsque les relations entre les protagonistes s’intensifient dans l’intrigue. La nécessité de rendre le décor « réel », mais surtout les personnages « humains » est d’une audace qui n’est pas toujours apprécié. Un repas implique des conversations souvent chaotiques. Le désordre est le maître mot dans cette réalisation, qui malgré ses aspects, se révèle calculé. On sent que chaque acteur appréhende une scène différemment dans un but bien précis. La formule ici, fonctionne par moment. Nous captons rapidement la trame qui se profile et elle est subtile. Et en succédant quelques incohérences, on arrive parfois à un point de non-retour, affectant à la fois le rythme et la crédibilité de l’univers.
Cela ne signifie pas pour autant que la forme a été négligée, bien au contraire. Ce qui déplait, c’est la façon dont on fait appel au chat de Schrödinger… Cela nous amène vers un dénouement dénué de sens, malgré le bon sentiment. On parviendra tout de même à capter la nuance de la chose, mais le concept est encore expérimental dans ce film. Le réalisateur joue volontairement sur la psychologie, au détriment de transitions solides et pertinentes.
Nous aurons tout de même une belle performance d’acteurs de qualité. Et c’est bien là le thème principal de l’œuvre, où la caricature sociale trouve son sens. Les valeurs humaines sont au cœur d’une critique, magnifiquement mariée aux univers parallèles que l’on appréhende doucement. On émet ainsi les péchés que l’Homme affronte quotidiennement. Il aura fallu d’un simple huis-clos pour nous en faire redécouvrir certaines nuances, bien prononcées.
C’est donc avec un budget minime que « Cohérence » séduit par son paradoxe, spatial et temporel. Le mystère est poignant et on regrattera un manque de fond qui aurait rendu justice à un style perdu de la littérature et le cinéma fantastique.