Dans l'Etranger de Camus, quand on demande pourquoi Meursault a tiré sur l’Arabe et l’a tué, il répond que ce crime a eu lieu à cause du soleil
Il en est de même pour Richard (Michael C. Hall). Pourquoi a-t-il tiré sur le cambrioleur ? Il a été ébloui par la lampe torche.
Par contre, pourquoi il a tiré sur d’autres gens ? Je ne sais pas.
Le début de Cold in july m'a captivé. Mon degré d'empathie était au maximum, étant père dans une commune où les cambriolages n'ont rien d'une statistique. Le réalisme de l'après m'a convaincu, m'a captivé, même si l'absence de réaction de l'enfant m'interpelle un peu.
L'esthétique me rappelle True detective, la situation History of violence. Et tout ce qui suivra ne fera que me conforter dans mon idée.
Cette banalité que j'appréciais a fini par m'interroger : où va ce film ? Et le film bascule, à mon grand étonnement et avec plaisir. Puis à force de rebondissements, je me suis redemandé : où va ce film ?
Le réalisateur Jim Mickle a-t-il été ébloui par ses propres lens flare ? Est-ce pour ça qu'il a tué son propre film ?
A moins qu'il n'ait juste essayé de réchauffer le cadavre d'autres films, tout en lui mettant une jolie petite robe d'été indien ?
J'ai bien apprécié l'évolution de la relation entre Richard et Russel (Sam Shepard). Même le personnage de Jim Bob (Don Johnson) a fini par m'être sympathique. Mais trop d'incohérences et de non-dits ont fini par gâcher le film.
Pourquoi la police doit-elle tuer Russel ? Pourquoi Richard accepte de suivre cette guérilla personnelle ? Comment un tranquille encadreur se transforme en Dexter ? Le snuff movie, franchement ? La femme de Richard passe ses journées au lit ? Et surtout, mais qui Richard a-t-il tué ?
Quand j'ai vu dans le générique de fin que Cold in july est adapté du roman “Juillet de sang” de Joe R. Lansdale, il m'est apparu que les défauts et les lacunes du film sont ceux d'une adaptation mal réussie. Dommage.