Assez inégal, très bizarrement foutu, souvent déconcertant, loin d'être entièrement réussi mais marqué par des fulgurances géniales, une générosité de chaque instant, des références bien assimilées, une liberté évidente et un humour de bon aloi : pas de doute possible, Color Out of Space est bel et bien un film de Richard Stanley et ce dernier n'a pas bougé d'un iota depuis que nous l'avions quitté. Tant mieux ! Le plaisir des retrouvailles avec ce cinéaste trop rare, à la patte si singulière et à la personnalité fantasque, est entier. On espère que, tel qu'il nous l'a annoncé, ce film actera bel et bien son retour et qu'il pourra enchaîner : Richard Stanley veut en faire le premier épisode d'une trilogie lovecraftienne, la prochaine nouvelle vouée à passer à sa moulinette sera L'Abomination de Dunwich, un programme réjouissant, mais fermons-là la parenthèse et revenons à nos moutons, ou plutôt, vous verrez, à nos alpagas. Color Out of Space s'avère étonnamment fidèle au récit de Lovecraft au point de reprendre les lignes les plus précieuses de l'auteur en guise d'ouverture et de conclusion, pour le plus grand plaisir des fans qui, dès les premiers mots prononcés en voix off et directement issus de la nouvelle, sont ainsi assurés qu'ils tiennent là l’œuvre d'un homme au moins autant épris qu'eux par son matériau de base. Après la brève description introductive signée Lovecraft, accompagnée de la musique d'ambiance oppressante de Colin Stetson et illustrée de quelques jolis plans des forêts profondes et mystérieuses de Nouvelle-Angleterre, le film nous présente la famille Gardner, citadins fraîchement débarqués dans la campagne d'Arkham dont le patriarche (Nicolas Cage) se lance avec enthousiasme dans l'élevage d'alpagas (!) et la mère (Joely Richardson), en rémission d'un cancer, pratique le télétravail depuis son grenier connecté. Ils sont parents de trois enfants parmi lesquels deux ados, une fille un brin gothique qui s'adonne à la magie noire et un garçon tendance geek qui aime fumer de l'herbe en douce. Tout bascule pour notre petite famille un peu trop tranquille quand, une nuit, une météorite atterrit au beau milieu de leur jardin, non loin du puits qui les abreuve en eau...lire la suite de la critique.

ilaose
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le 22 févr. 2020

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